Si le yaourt bio Vrai n'est pas si bio que ça, c'est parce qu’il « répond à nos attentes » ! A en croire la réponse toute faite que Triballat Noyal envoie aux consommateurs outrés et mobilisés autour de la pétition foodwatch, nous attendons d’un yaourt aux fruits qu’il ne contienne pas de fruits et qu’un yaourt bio soit à base d’arôme issu de l’industrie conventionnelle et non biologique. La faute à nos attentes ? L’argument de Triballat Noyal a du mal à passer. Plus de 31.000 personnes ont déjà signé la pétition pour dire stop à ces ruses, inadmissibles de la part du pionnier du bio en France.
« Laiterie familiale » ? Triballat Noyal n'en est pas à ses débuts
A vrai dire, Triballat Noyal s’obstine à nier le problème. C’est sa façon d’ouvrir « une fenêtre sur la vérité ». Mais cela ne cadre pas vraiment avec l’image d’Epinal de la « laiterie familiale ». Depuis les années 80, l’entreprise joue un rôle important dans l'élaboration de cette législation qu'elle se targue de respecter. Triballat Noyal se félicite d’ailleurs d’avoir rédigé les premiers cahiers des charges de l’agriculture biologique il y a plus de trente ans, d’avoir activement participé à la création du label français Agriculture Biologique (AB), et d’avoir cofondé le Syndicat des transformateurs de l’agriculture biologique, Synabio.
Le fabricant des yaourts Vrai n’est pas un amateur. Il sait très précisément ce qu’il fait en induisant les consommateurs en erreur : il défend avant tout ses propres intérêts et n’hésite pas, pour ce faire, à recourir aux mêmes ruses que l'industrie conventionnelle. Comme celle qui consiste à utiliser 1,1% d’arôme non bio en lieu et place des beaux fruits rouges représentés sur les pots de yaourt… Triballat Noyal présente le produit pour ce qu’il n’est pas.
L’entreprise respecte effectivement la législation européenne sur l’agriculture biologique. Or dans un yaourt aux fruits bios, l’arôme ne fait pas partie des ingrédients qui doivent être issus de l’agriculture biologique. Le fabricant est donc libre de duper les consommateurs avec un arôme non bio. Ces pratiques sont inacceptables de la part d’une entreprise qui a élevé au rang de sacerdoce les belles valeurs d’une filière biologique engagée.
Ces ruses légales ne sont pas légitimes pour autant
La pétition lancée le 28 août envoie un message fort au fabricant : sa position de pionnier et numéro un de l’ultrafrais biologique suppose aussi des responsabilités et un respect des consommateurs. Plus de 31.000 consommateurs mécontents, c'est une protestation massive qui appelle plus d’éthique de la part du fabricant des yaourts Vrai.
Le message est clair : Vrai devrait utiliser de vrais fruits bios ou retirer ce produit de sa gamme de yaourts. Si certains arômes n’existent pas encore dans la gamme bio, Triballat Noyal devrait tout simplement s’abstenir de proposer ce type de goût.