Arnaques sur l'étiquette
La situation actuelle : un florilège d’arnaques sur l’étiquette en rayon
Dans les rayons des supermarchés, trop de produits font miroiter aux consommatrices et consommateurs de belles promesses : une fois les emballages retournés, les étiquettes scrutées, la déception peut être grande !
Des ingrédients alléchants en face avant de produits qui n’en contiennent qu’en toute petite quantité, un drapeau tricolore faisant croire à du « Made in France » pour des produits venus de l’autre bout du monde, ou encore des aliments qui se la jouent bons pour la santé mais qui sont en fait bourrés de sucre : tout est bon pour vendre.
Chez foodwatch, on appelle ça une arnaque sur l’étiquette : des pratiques marketing abusives par lesquelles les industriels jouent avec l’emballage, le prix ou encore la publicité du produit. Les courses sont devenues une galère sans nom, car on tente tant bien que mal de repérer ces arnaques sur l’étiquette, afin de faire son choix en conscience dans les rayons. Au final, ce sont encore les consommatrices et consommateurs qui trinquent, car la responsabilité de décrypter et de faire le tri dans les rayons alimentation leur revient, ce qui est inadmissible !
Arnaques sur l'étiquette : Typologies et conseils pour les repérer
Qui dit arnaques sur l’étiquette, dit manque de transparence dans les rayons alimentation. Pour foodwatch, les produits épinglés ne sont que quelques exemples qui illustrent la capacité de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution à agir en toute impunité. Par ces pratiques abusives, ces mastodontes profitent de règlementations peu contraignantes, de la quasi-absence de sanctions, et de leur quasi-monopole sur l’offre alimentaire, pour faire du profit en vendant des produits qui induisent en erreur.
Mur des arnaques sur l'étiquette
NOUVEAUTE 2024 : La communauté foodwatch ouvre l’œil dans les rayons ! Afin de recenser les nombreuses arnaques sur l’étiquette dénichées par notre communauté de foodwatchers, nous avons concocté un outil et une galerie. Envoyez-nous vos meilleurs exemples de produits au marketing abusif !
Le problème : des produits alimentaires qui induisent en erreur… en toute légalité !
Le problème est double. Ces pratiques ne sont pas clairement illégales et ne sont donc pas sanctionnées. Les industriels flirtent avec les zones grises de la règlementation européenne de l’alimentation, qui dit pourtant que les « l'étiquetage, la publicité […] leur emballage […] ne doivent pas induire les consommateurs et les consommatrices en erreur ».
Par ailleurs, cette réglementation est interprétative et volontairement large pour permettre aux Etats membres de légiférer et garder la main sur les notions d’information des consommatrices et des consommateurs, de transparence ou encore de sécurité sanitaire des aliments. C’est pourquoi l’encadrement de nombreux produits alimentaires est inexistant ou trop faible actuellement. Pourtant, les Etats membres pourraient mettre fin à ces pratiques sur la base de cette règlementation, en la traduisant par une règlementation qui serait mise en œuvre à l’échelle nationale.
En termes d’étiquetage, les autorités publiques (la DGCCRF) tentent d’interpréter et de préciser la réglementation générale via des fiches pratiques, des guides, des recommandations à destination des industriels et des distributeurs. Mais ces autorités n’ayant pas compétence législative, cette documentation n’est donc pas contraignante et le suivi de ces conseils ne repose que sur la bonne volonté des acteurs ciblés.
Plus encore, ce sont souvent des codes de bonne pratique et des codes d’usages, sans valeur juridique élaborés par les industriels eux-mêmes, et donc bien entendu à leur avantage, qui servent de référence à l’administration pour ses trop rares contrôles et aux juges en cas de trop rares sanctions.
Bref, rien n’est fait, ou presque, pour assurer la transparence et le droit à l’information des consommatrices et consommateurs. Résultat des courses : on trouve encore bien trop d'arnaques sur l’étiquette dans les rayons des supermarchés.
Pourquoi foodwatch fait la chasse aux arnaques sur l’étiquette ?
Epingler et dénoncer ces arnaques sur l’étiquette, c'est bien sûr exiger que les industriels modifient leurs emballages ou leurs recettes, mais c’est aussi faire la lumière sur des pratiques que l’on veut voir disparaître, en refusant que les profits de l’industrie agroalimentaire se fassent au détriment de la santé ou du pouvoir d’achat des consommatrices et consommateurs.
Lorsque les enquêtes de foodwatch et la mobilisation citoyenne permettent d’obtenir des changements sur les emballages et plus de transparence, ce n’est pas juste un produit qui change : c’est un message fort de refus de ces pratiques qui est envoyé aux fabricants et aux distributeurs. Grâce à cette pression citoyenne, le rapport de force évolue au bénéfice des consommatrices et consommateurs. Et en effet, au fil d’années à les dénoncer, foodwatch a bel et bien vu des changements dans les rayons alimentaires.
Arnaques sur l’étiquette de Noël : 10 ans d'enquêtes et de victoires
Derrière la chasse aux arnaques sur l’étiquette, il y a aussi un combat clé pour foodwatch : inverser la responsabilité et la charge de la transparence sur le droit à l’information sur l’alimentation. Répétons-le autant de fois que nécessaire : ce n’est pas aux consommatrices et consommateurs de se munir d’une loupe pour scruter les étiquettes dans les rayons, d’avoir à portée de main l’historique d’évolution des emballages et des prix au kilo ou au litre. c’est bel et bien aux industriels qui fabriquent ces produits et aux supermarchés qui les vendent de proposer une offre de produits qui n’induit pas en erreur.
En attendant que la règlementation soit suffisamment claire et stricte pour empêcher ces abus, foodwatch veut redonner du pouvoir aux consommatrices et consommateurs dans les rayons en leur permettant de signaler les pratiques marketing abusives des marques.
En septembre 2022, foodwatch a révélé au grand jour une pratique abusive et opaque de l’industrie agroalimentaire qui consiste à réduire la taille des produits, tout en augmentant leur prix au kilo ou au litre en catimini. La shrinkflation, ou inflation masquée, fait grand bruit et indigne, faisant réagir dès le lancement de la campagne de foodwatch, la Ministre du Commerce, Olivia Grégoire.
Un et demi de révélations, d’interviews et de rendez-vous politiques plus tard, portée par le soutien de plus de 50 000 citoyen·nes à la pétition de foodwatch, le gouvernement annonce la parution d’un arrêté pour afficher en rayons les changements de format des produits dès lors que leur prix ne diminue pas. Une victoire pour foodwatch, les consommatrices et consommateurs et la preuve qu’ensemble, on fait bouger les lignes politiques pour que les pratiques de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution soient mieux encadrées !
Les revendications de foodwatch : plus de transparence sur l’information donnée aux consommatrices et consommateurs
Les fabricants et les distributeurs doivent afficher des informations claires et les emballages doivent refléter la réalité des produits. Tant que le recours à ces pratiques malhonnêtes sera légal, beaucoup d’entreprises continueront d’induire les consommatrices et consommateurs en erreur.
Ce qui est encore autorisé aujourd'hui doit être interdit dès demain. Pour mettre un terme à ces pratiques scandaleuses de l’industrie agroalimentaire, seules des obligations légales garantissant la transparence de l'information sur les produits alimentaires seront efficaces.
Concrètement, foodwatch demande que :
- La description du produit soit réaliste tant au niveau du nom que de l'image. Toutes ces informations doivent figurer dans une taille de caractères parfaitement lisible.
- Les quantités exactes des principaux ingrédients et de ceux mentionnés à l'avant de l'emballage ou vantés par la publicité soient chiffrées à l'avant de l'emballage.
- L'origine réelle du produit soit sans ambiguïté.
- Les valeurs nutritionnelles, ainsi que les arômes et additifs, soient mentionnés de façon claire pour toutes et tous.
- Le nom et le numéro exacts des additifs soient indiqués.