La bonne nouvelle est officielle : la Commission européenne et les Etats membres se sont mis d’accord le 8 octobre pour interdire le dioxyde de titane, aussi appelé additif E171, dans tous les produits alimentaires de l’Union européenne. C’est le fruit d’un long combat que vous avez mené avec nous, merci. Retour sur cette victoire pour notre santé.
Il faut le dire : la victoire a été trop longue à venir mais nous l’accueillons avec un grand soulagement. Pourquoi ? Car le E171 aussi appelé dioxyde de titane, composé en partie de nanoparticules, fait l’objet d’alertes scientifiques depuis plusieurs années déjà, notamment pour son potentiel risque cancérigène. Face au danger, foodwatch et quelques associations se sont mobilisées pour obtenir leur interdiction.
Dans l’alimentation, le E171 est utilisé principalement dans les bonbons, gâteaux et confiseries pour son pouvoir blanchissant. Notre mobilisation a permis d’obtenir sa suspension en France en 2020. L’Europe vient de lui emboiter le pas : dans un vote du Comité permanent des denrées alimentaires, la Commission européenne et les Etats membres se sont en effet enfin mis d’accord. Ils ont donné le feu vert au Conseil et au Parlement européens pour entériner cette interdiction, qui devrait prendre effet à partir de 2022.
Interdiction du E171 : le tardif mais salutaire effet domino de la France à l’Europe
« Poussée par la société civile, la France a été sur ce dossier un fer de lance pour l’Europe » rappelle Karine, directrice de foodwatch France. Souvenez-vous. En 2019, le gouvernement français avait d’un côté, deux rapports de l’Anses , l’un de 2017 et l’autre de 2019, qui documentaient les risques que présentaient cet additif et de l’autre, une mobilisation d’associations telles que foodwatch qui le pressaient d’interdire cet additif, puis de ne pas retropédaler sur sa décision (ce que le ministre de l’Economie a un temps été tenté de faire ). « En 2019, la France a fini par prendre ses responsabilités en écartant de nos assiettes un additif ayant un potentiel risque cancérigène » poursuit la directrice générale de foodwatch France.
Et si dès le mois de juillet 2019, foodwatch et 8 autres ONG européennes poussaient la Commission et les autres Etats membres à étendre la décision française et appliquer le principe de précaution, les décideurs européens ont joué la montre. Ils se sont cachés derrière un nouvel avis tardif de l’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments. En mai 2021, l’EFSA a conclu que le E171 n’est « pas sûr dans l’alimentation » . L’interdiction au niveau européen est alors devenue immanquable et vient d’être officialisée.
338 additifs autorisés en Europe : encore du pain sur la planche !
La bonne nouvelle, qui nous réjouit, ne cache pourtant pas l’océan d’additifs dans lequel baigne encore notre alimentation. « 338 additifs sont aujourd’hui autorisés en Europe. C’est trop. Le principe de précaution exige en priorité que les autorités chassent les additifs controversés de nos rayons. » insiste Karine. Prochain en ligne de mire de foodwatch ? Les nitrites et nitrates ajoutés dans l’alimentation. Plus de 360 000 citoyen.nes militent avec foodwatch, Yuka et la Ligue contre le Cancer pour leur interdiction en France. Une proposition de loi est sur la table et sera débattue début 2022. Le lobby de grandes marques de la charcuterie essaie de bloquer cette loi mais, avec votre appui, nous pouvons transformer ce combat pour la santé publique en nouvelle victoire : signez la pétition.
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