Contaminants
La situation actuelle : des contaminants omniprésents
Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire utilise de très nombreux produits chimiques. Certains d’entre eux s’avèrent dangereux, et finissent dans notre assiette alors qu’ils n’ont rien à y faire. Ces contaminations peuvent se produire tout au long de la chaîne de production.
Au niveau des matières premières, via par exemple la pollution de l’environnement qui les contaminent, comme dans le cas du mercure dans le thon, ou encore via l’usage de pesticides lors de la production de blé pour faire des pâtes ou du pain.
Lors de son ramassage, de son stockage, de son transport ou de sa transformation, certains contaminants (produits de nettoyage, lubrifiants de machines) comme des huiles minérales, qui sont des dérivés de pétrole, peuvent migrer dans les produits alimentaires.
Et finalement, via les emballages. En prenant en compte cette dernière source de contamination, une étude internationale menée en septembre 2024 par le Food Packaging Forum a recensé plus de 3 600 produits chimiques différents auxquels les personnes sont exposées au total, comme le bisphénol A ou encore les PFAS (des “polluants éternels” que l’on retrouve aussi dans le revêtement de certains ustensiles de cuisine). Une exposition qui était jusque-là largement sous-estimée.
Le problème : un manque d’information et des risques pour la santé
À la différence des additifs alimentaires dangereux pour la santé, de l’ultra-transformation de la nourriture ou encore de la malbouffe vendue à grand renfort de marketing, qui cible trop souvent les enfants, très peu d’informations sont disponibles pour pouvoir enquêter sur ces contaminations, voire quasiment aucune pour les consommateur·rices.
Bien que la plupart de ces contaminations soit involontaire, elle pourrait aussi bien souvent être évitée si les pouvoirs publics imposaient des réglementations contraignantes obligeant l’industrie agroalimentaire à faire évoluer ses pratiques.
Souvent, les industriels sont loin d’ignorer ces problèmes de contamination, mais il est plus simple pour eux de fermer les yeux tant qu’une règlementation ne les oblige pas à changer. Et même à ce moment-là, certains lobbies de l’agroalimentaire tentent tout pour démanteler les projets de réglementation ou pour les vider de leur substance....
Pourtant, ces lois et réglementations sont d’autant plus nécessaires que certaines contaminations comportent des risques pour la santé des consommatrices et consommateurs.
Les huiles minérales dans notre alimentation, des dérivés de pétrole à interdire d’urgence
Les huiles minérales, dont foodwatch a exposé la présence dans plusieurs types d’aliments dès 2017, même dans des laits en poudre pour bébé, sont très dangereuses pour notre santé. En 7 ans de campagne et 3 séries de tests, foodwatch réussi à faire émerger ce sujet dans le débat public et à lancer concrètement le processus de création d’une réglementation européenne qui encadrerait cette contamination.
Le mercure dans le thon, ou quand la réglementation européenne protège les profits des industriels plutôt que la santé
Il existe un autre cas préoccupant de contamination, pour lequel la réglementation actuelle, bien qu’existante, est loin d’être à la hauteur du point de vue de la santé publique : la contamination du thon au mercure.
Ce puissant neurotoxique et cancérigène possible se retrouve dans le poisson en raison de la pollution de l’environnement. Ici, il n’est plus possible d’éviter la contamination.
C’est pourquoi des règles claires et strictes doivent être mises en place, avec le seul objectif de protéger au mieux la santé des consommateurs et consommatrices. Pourtant, aujourd’hui, la réglementation européenne a été créée avec la priorité de conserver la majorité du thon sur le marché, plutôt que de commercialiser du thon contenant des teneur en mercure plus bas et donc moins dangereux pour la santé.
Tirer la sonnette d’alarme sur des cas concrets pour mettre une pression globale
Sur les sujets des contaminations par des huiles minérales ou par du mercure, foodwatch a des demandes très claires :
- Pour les huiles minérales, qui une contamination évitable, aucun produit contaminé ne doit être mis sur le marché.
- Pour le mercure dans le thon, la norme actuelle la plus protectrice appliquée doit être généralisée à l’ensemble des poissons (on parle de 0,3mg/kg de poisson frais, alors que le thon bénéficie aujourd’hui d’une limite à 1mg/kg !). Cela doit être combiné à une information claire, en particulier pour les publics les plus sensibles comme les femmes enceintes et les enfants de moins de 3 ans.
À plus large échelle, au vu du nombre de contaminations possibles et du nombre de sources différentes, il est complexe de ne pas se sentir un peu dépassé·e par l’ampleur de la tâche. Pourtant, grâce à votre soutien et votre mobilisation ces dernières années, nos actions ont mis en lumière que la révélation de ces contaminations est une constante menace pour les industriels. À partir du moment où nous attirons l’attention des citoyen·nes et où nous alertons les pouvoirs publics, en France comme en Europe, les industriels ne peuvent plus se permettre d’ignorer ces problèmes.
Ensemble, continuons à inverser ce rapport de force, jusqu’à nettoyer nos assiettes de ces contaminations, pour notre santé à toutes et tous.
C'est quoi le danger des huiles minérales dans notre alimentation ?
Huiles minérales, MOSH, MOAH… de quoi s’agit-il ? En quoi ces dérivés du pétrole sont dangereux pour notre santé ? Que font les entreprises et les pouvoirs publics contre ce fléau ? Un topo de foodwatch pour mieux comprendre cette contamination.