Malbouffe
Le problème : les industriels de la malbouffe nous rendent malades
Aujourd’hui, des aliments très caloriques, riches en sucre, en gras et/ou en sel, souvent fortement transformés et bourrés d’additifs sont disponibles en excès partout dans les supermarchés.
Les premiers responsables ? D’une part, les industriels, qui choisissent la composition de leurs produits ainsi que leurs emballages, et d’autre part, les distributeurs qui orientent largement l’offre alimentaire vers ces produits déséquilibrés pour la santé, à grands coups de promotions, de marketing et de prix bas – des prix pas si bas, quand on se penche sur les coûts colossaux de ces produits pour notre santé et l’environnement.
Conséquence : depuis de nombreuses années, les organisations de santé publique alertent sur l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques liées à l’alimentation, comme les maladies cardio-vasculaires, les cancers, ou encore le diabète de type 2.
En Europe, l’industrie agroalimentaire sape les efforts de prévention et de lutte contre les maladies évitables par des stratégies de lobbying et de marketing agressives. Selon l’OMS, elle serait responsable de près de 400 000 décès chaque année, qui pourraient être évités si les gouvernements encadraient les pratiques abusives et délétères du secteur
La situation actuelle : des solutions connues, un manque de volonté politique
Contrairement aux idées reçues (habilement propagées par l’industrie agroalimentaire), l’amélioration des habitudes alimentaires ne se joue pas qu’au niveau individuel. Il s'agit d'un problème de société et de santé publique, dont la responsabilité première est celle des gouvernements et des acteurs économiques qui ont les capacités d’agir sur l’offre.
Pour y parvenir, les décideurs et décideuses politiques doivent imposer des règles claires : c’est leur rôle en tant que garant·es de la législation. Or, depuis des années, les gouvernements successifs se contentent de se cacher derrière les engagements volontaires de l’industrie agroalimentaire et des supermarchés, pourtant jugés inefficaces par les expert·es de santé. Pour Foodwatch, cette inaction ne fait que préserver les profits de l’industrie au détriment de la santé publique.
Les demandes de Foodwatch
Aujourd’hui, les solutions sont connues. Notre association défend un changement d’approche, pour passer de l’autorégulation par les entreprises à des réglementations contraignantes sur l’étiquetage, la publicité et la fiscalité :
- Interdire la publicité et le marketing ciblant les enfants de moins de 18 ans pour les produits trop gras, trop sucrés et/ou trop salés (sur la base des profils nutritionnels établis par l’OMS)
- Une fiscalité sur les produits transformés couplée à une réglementation pour un meilleur accès aux produits sains : Foodwatch suit attentivement toute proposition d’augmentation de taxes sur les produits les moins équilibrés, comme un renforcement de la taxe soda, sur le modèle du barème britannique (plus sévère, moins d’échelons) et une extension de cette taxe aux produits transformés contenant du sucre ajouté et des édulcorants, suivant la recommandation de la Cour des comptes (juillet 2023).
- L’étiquetage nutritionnel obligatoire à l’avant des emballages. Le Nutri-Score, un logo indépendant, développé sur des bases scientifiques et largement utilisé par les consommatrices et consommateurs, doit être rendu obligatoire en Europe.
- La mise en place d’une réglementation plus stricte sur les additifs largement utilisés dans les aliments ultra-transformés, en interdisant rapidement les plus nocifs et en réduisant drastiquement leur nombre dans notre alimentation.
- On pourrait aussi imaginer faire peser la contrainte directement sur les industriels, par des accords collectifs appliqués au secteur, qui leur imposeraient de réduire les quantités de sucre, mais aussi de gras et de sel dans les produits, sous peine d’être taxés. L’objectif reste le même : leur mettre des contraintes pour améliorer l’offre alimentaire.