Inflation alimentaire : foodwatch remet les points sur les « i » face au gouvernement, au lobby de l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution

En prime time sur France 2, le 6 février 2024, Karine Jacquemart, Directrice générale de foodwatch France, n’a pas mâché ses mots face au ministre de l’Economie, au président de l’Association nationale des Industries Alimentaires (ANIA) et au président Des Mousquetaires : notre système alimentaire est devenu fou, il est grand temps d’en changer ! Retour sur un débat riche en échanges dans lequel foodwatch a joué son rôle de contre-pouvoir citoyen en défendant sans langue de bois une alimentation saine, abordable, choisie et durable pour toutes et tous.

Invitée à débattre des prix de l’alimentation et de l’inflation aux côtés du gouvernement et des représentants de l’industrie et des distributeurs, la Directrice générale de foodwatch a détricoté avec clarté et fermeté un par un les rouages de ce système alimentaire qui ne tourne pas rond. A l’heure actuelle, la chaîne de valeur de l’agro-industrie est contrôlée par une poignée d’acteurs économiques et leur lobbies, conduisant aux dérives que l’on ne connaît que trop, à la colère et à la faim des deux bouts de la chaîne.  

C’est bien ce manque de transparence qui permet à ces géants de jouer à « pas vus, pas pris » et à faire des profits en catimini. Depuis les champs, où ils imposent leurs conditions aux producteur·rices jusqu’aux rayons des supermarchés, ils font la pluie et du beau sur l’offre alimentaire, bien loin aujourd’hui de favoriser l’accès aux produits les plus sains et durables. Car « il y a un double problème d’accès à l’alimentation, quantitatif et qualitatif », a rappelé la Directrice générale de foodwatch, et ce alors que des milliers de ménages ont basculé dans la précarité alimentaire ces dernières années. 

Et de répéter : alors que l’inflation a forcé des milliers de personnes déjà en situation de pauvreté à rogner leur budget alimentation, les plus vulnérables et précaires n’ont aujourd’hui pas le choix de leur alimentation. Lors du débat, appuyée par le témoignage de Fatima Belouarrak, engagée dans le réseau VRAC des Hauts de France, la Directrice de foodwatch a tordu le cou aux préjugés méprisants et trop souvent entendus sur la pauvreté. Oui, les personnes en situation de précarité alimentaire savent ce qu’est une alimentation saine ; non, elles n’y ont pas accès.

Pour foodwatch, c’est très clair : on ne s’en sortira pas tant que l’on ne s’attaquera pas aux racines de ce système à la dérive. Notre association appelle le gouvernement à désarmer les distributeurs et l’industrie agroalimentaire en levant l’opacité sur les prix et les marges. 

Karine Jacquemart l’a rappelé sans détours : à l’automne, le président de la République Emmanuel Macron et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire ont promis une modération sur les marges alimentaires. On l’attend toujours, et ce que foodwatch exige, avec Familles Rurales, UFC-Que choisir et la CLCV,  c’est une modération des marges sur les produits les plus sains. Bonne nouvelle : lors du débat, le ministre a annoncé être en faveur de la transparence sur les marges.  On va bien sûr le prendre au mot et ne pas le lâcher. A suivre...