Lustucru : sa communication sympa cache des pratiques inacceptables
Lustucru est l’une des marques de pâtes préférées des Français. Mais sa communication sympa axée notamment sur ses martiens fêlés des pâtes cache une réalité bien moins drôle. Lustucru induit les consommateurs en erreur en remplissant allègrement ses pâtes d’ingrédients bon marché qu’elle se garde bien de montrer ou mentionner à l’avant de l’emballage. Ainsi, les tortellini jambon cru parmesan se disent « plus généreux » mais leur farce est allongée à l’eau, épaissie à l’aide de semoule et contient plus d’arôme que de véritables épices. Le paquet de tortellini contient à peine une petite cuiller de parmesan, largement mélangé à des flocons de pomme de terre et de la poitrine de porc, bien moins chers que le fameux fromage ou le jambon cru. Pour dénoncer cette ruse tout à fait légale - mais pas légitime pour autant - foodwatch lance une nouvelle pétition et une vidéo qui ciblent Lustucru.
Lustucru recourt à des pratiques de substitution pour vendre ses tortellini jambon cru parmesan : elle se passe de bons ingrédients – plus chers – et les remplace allègrement par d’autres, bon marché.
L’industrie alimentaire prétend souvent que ses produits sont fabriqués selon une méthode ou une recette spéciale et que les ingrédients sont soigneusement sélectionnés. Mais pour limiter les coûts, elle remplace les ingrédients les plus chers comme la viande, le fromage ou les légumes par des ingrédients de substitution ainsi que des arômes, le tout additionné d’eau. Fréquemment, les flocons ou amidons de pomme de terre remplacent le fromage ou servent à épaissir la consistance du produit. Ils inspirent confiance puisque l’on n’y voit pas de noms d’additifs inquiétants.
Pourquoi est-ce légal ?
Aucune quantité minimum de fromage n’est requise pour pouvoir l’afficher sur l’emballage. Rien n’oblige les fabricants à adapter la taille de l’image sur l’emballage en fonction de la quantité réellement présente dans le produit. Le producteur peut donc séduire le consommateur en lui promettant de la qualité sur le paquet ou dans la publicité alors même que le produit contient très peu des ingrédients vantés. Il n’est pas non plus obligatoire d’indiquer précisément la quantité exacte de chaque ingrédient à l’avant du paquet. Par conséquent, le consommateur ne peut deviner quelle quantité d’eau, de flocons de pomme de terre, d’amidon, d’arôme, etc., a réellement été utilisée pour « diluer » le produit. Les tortellini jambon cru parmesan de Lustucru qui affichent un beau visuel de parmesan contiennent à peine 2,8% du fameux fromage.
Lustucru répond… qu’elle refuse de répondre aux consommateurs
Lustucru affirme sur son site internet être à la disposition des consommateurs pour toute question relative à ses produits. Mais quand on la sollicite sur la minime quantité des ingrédients qu’elle n’hésite pas à vanter en long et en large à l’avant de l’emballage des tortellini, Lustucru se dérobe.
Puisque Lustucru utilise si peu de parmesan, elle ne devrait pas en faire la promotion sur l’emballage. Ou elle devrait tenir sa promesse et inclure une quantité décente de l’ingrédient mis en avant.
En France, aucune loi ne contraint l’industrie à être totalement transparente sur la composition des aliments qu’elle produit. foodwatch s’insurge contre cette opacité : les industriels qui refusent de dire toute la vérité espèrent continuer de vendre autant sans être inquiétés. Mais les consommateurs ne veulent plus avaler n’importe quoi. foodwatch défend leur droit de savoir.