Communiqués de presse 02.07.2015

E.Leclerc cède sous la pression des consommateurs

E.Leclerc vient de modifier l’étiquette de son blanc de dinde Marque Repère. C’est un énorme succès pour tous les consommateurs : près de 98.000 d’entre eux ont signé la pétition foodwatch adressée à Michel-Edouard Leclerc pour réclamer un étiquetage honnête. Le produit affichant 100% filet en grand ne contenait pas 100% de viande. Cette mention a enfin disparu. Michel-Edouard Leclerc - qui avait d’abord choisi de répondre par le mépris sur son blog - reconnaît ainsi qu’il n’est pas acceptable d’induire les consommateurs en erreur. Nous saluons ce changement de la part du distributeur. Après Triballat Noyal (Vrai), Maggi et Liebig, E.Leclerc est le quatrième fabricant à apporter des modifications à ses emballages. Les pratiques qui permettent de désinformer le consommateur ne sont pas anodines. La Cour de justice de l’Union européenne a d’ailleurs récemment statué sur la malhonnêteté d’un fabricant qui induisait les consommateurs en erreur. foodwatch continue de militer pour une législation qui protège enfin les consommateurs contre ces abus.

foodwatch salue la décision de E.Leclerc de changer l’étiquetage de son blanc de dinde Marque Repère. L’association de défense des consommateurs constate que la mobilisation de près de 98.000 personnes a poussé Michel-Edouard Leclerc à faire machine arrière : la mention « 100% filet » a enfin disparu de l’étiquette. Le fabricant reconnaît ainsi clairement qu’il n’est plus acceptable de prendre les consommateurs pour des dindes.

L'emballage du blanc de dinde Marque Repère induisait bel et bien en erreur. Il promettait – en grandes lettres – une viande « 100% filet ». En réalité, cette dinde comportait une quantité non négligeable d'eau et divers additifs très dispensables, dont un gélifiant à base d’algues qui permet de « gonfler » le produit et d’utiliser moins de viande. Une ruse qui permet à Leclerc de s’enrichir en vendant de l’eau (l’équivalent d’une tranche sur six) tout en la faisant passer pour de la dinde de « qualité supérieure ».

« Ce bluff sur l’étiquette est légal. Mais les consommateurs en ont assez que les fabricants se moquent d’eux impunément. Ils le font donc savoir par le biais des pétitions foodwatch. C’est un moyen de pression efficace puisque quatre grandes marques de l’agroalimentaire pointées du doigt par foodwatch en France ont récemment modifié leurs emballages. Il appartient désormais à nos politiques de mieux protéger les consommateurs en interdisant aux industriels de ruser sur l’étiquetage », souligne Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch France.

Après Vrai, Maggi et Liebig, E.Leclerc est le quatrième fabricant ciblé par foodwatch à avoir modifié ses emballages. Exercer une pression sur les fabricants en mobilisant les consommateurs est donc une méthode efficace.

Michel-Edouard Leclerc avait d’abord cherché à minimiser l’indignation massive des consommateurs (51.000 signatures dès le troisième jour de la pétition) en affirmant que le micro-trottoir de la vidéo foodwatch était une mise en scène. Un an après le lancement de la pétition sur change.org et sur foodwatch.fr, il a fini par prendre ces critiques au sérieux et par faire machine arrière.  

La mention « qualité supérieure » à l’avant du paquet reste cependant très discutable : l'équivalent d'une tranche sur six dans ce produit n’est pas de la viande mais un mélange d’eau, d’arôme, d’algues et d’autres additifs. En France, la mention « qualité supérieure » ne se réfère à aucune législation.  C’est le « Code des bonnes pratiques des produits à base de dinde et de dindonneau » rédigé par les professionnels du secteur eux-mêmes qui définit les règles de fabrication de tels produits et permet ces abus. Accepté comme document de référence par l’autorité publique de contrôle, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ce Code ne protège absolument pas les consommateurs de la désinformation.

Chez foodwatch, nous pensons que Michel-Edouard Leclerc peut mieux faire. En cette fin d’année scolaire, nous avons imaginé à quoi ressemblerait son bulletin :

L’objectif premier de foodwatch n’est pas d’égratigner la réputation des marques. foodwatch milite pour une législation qui protège mieux les consommateurs de ces pratiques abusives en attirant l’attention des décideurs politiques sur les nombreuses ruses des fabricants.

Les pratiques qui permettent de désinformer les consommateurs ne sont pas anodines. foodwatch s’étonne de l’inertie de nos politiques à ce sujet alors que la Cour de justice de l’Union européenne elle-même a récemment statué sur les procédés malhonnêtes d’un fabricant alimentaire.

foodwatch continue donc de mobiliser les consommateurs sur trois autres pétitions adressées à Nestlé (Maggi), Puget et Lustucru.