Alimentation : les arnaques « made in France »
Dans les rayons des supermarchés, les étiquettes affichant le drapeau tricolore, la mention « France » en lettres capitales ou la carte de l’hexagone prolifèrent. Mais derrière cette abondance de bleu-blanc-rouge se cachent en réalité de véritables arnaques. A la veille de la fête nationale, foodwatch a mené l’enquête. Le verdict est sans appel : grandes marques, marques de distributeurs mais aussi bio mettent en avant le « made in France » pour des aliments qui ne contiennent parfois pas le moindre ingrédient français. Or neuf personnes sur dix n’hésitent pas à dépenser plus pour un produit fabriqué en France. Les industriels ont flairé la bonne affaire. Les étiquettes regorgent d’inventivité pour leurrer les consommateurs qui croient, à tort, soutenir les filières françaises.
La majorité des consommateurs se tourne vers des produits fabriqués en France au moment de faire ses courses. 91% sont même prêts à payer un peu plus pour consommer du « made in France », d’après un sondage Ifop. Les industriels agroalimentaires ont bien compris qu’ils avaient là une carte (de France) à jouer pour vendre toujours plus. foodwatch a mené l’enquête dans les rayons des supermarchés et son verdict est sans appel : de nombreux produits font croire qu’ils sont français à grands coups de drapeaux tricolores ou de logos fantaisistes alors que leurs ingrédients viennent de bien loin. Ils sont uniquement « fabriqués » c’est-à-dire assemblés dans l’hexagone.
Des cornichons Charles Christ « Conditionnés dans le Loir-et-Cher et cueillis main » viennent en réalité d’Inde. Des boudoirs Babybio affublés d’une carte de l’hexagone sont en fait composés d’ingrédients « issus de l’agriculture UE/non UE », donc pas forcément français. L’avant de l’étiquette des raviolis Panzani vante la filière bovine française mais ce produit renferme aussi du porc dont la marque tait l’origine…
Pour Karine Jacquemart, de foodwatch : « L’évocation de la France sur les emballages frôle la surenchère dans les rayons. L’ambiguïté profite clairement aux industriels qui désinforment les consommateurs en toute impunité ». Car rien ne contraint les fabricants à indiquer la vérité sur l’origine des ingrédients qui composent nos aliments (à l’exception de la viande et du lait).
Or comme souvent sur les étiquettes, le diable se cache dans les détails. foodwatch a sélectionné une dizaine de cas flagrants, tous rayons confondus. Pour voir la liste complète, cliquez ici.