Menus de fêtes : 20 arnaques sur l’étiquette
A l’approche des fêtes de fin d’année, foodwatch a concocté un menu truffé d’arnaques sur l’étiquette comme seule l’industrie agroalimentaire en a le secret : de l’apéro au dessert, en passant par le foie gras ou encore le verre de rouge, sans oublier les douceurs pour les enfants. Du chic, du pas cher, des labels, du bio : aucun rayon n’échappe aux ruses marketing qui font vendre. La réglementation interdit bel et bien d’induire les consommateurs en erreur... mais les marges de manœuvre sont grandes. En cette période faste, les fabricants en profitent puisque ces arnaques ne sont pas sanctionnées. Pour dénoncer ces abus dont on ne veut plus, foodwatch épingle une vingtaine de produits. L’organisation cible Coraya avec une pétition dénonçant le surimi au goût de homard qui ne contient pas la moindre trace de homard.
foodwatch sort aujourd’hui son catalogue Spécial fêtes. A la différence des dépliants qui inondent nos boîtes aux lettres, celui de foodwatch révèle ce qui se cache derrière les étiquettes. L’organisation experte des questions d’alimentation braque ainsi les projecteurs sur une vingtaine de produits susceptibles de se retrouver sur nos tables en cette fin d’année. Mais méfiance : chacun d’eux recèle une arnaque sur l’étiquette.
Pour Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch : « Il est inacceptable que les fabricants puissent induire les consommateurs en erreur en toute impunité. En cette période de fêtes, le marketing l'emporte plus que jamais sur la réalité des produits. Les marques, tous rayons confondus, nous dupent sur la marchandise en recourant à des astuces marketing. Ces abus doivent cesser. »
A l’apéritif, foodwatch a repéré des Knacks Stoeffler d’Alsace bio… qui ne viennent pas forcément d’Alsace. Ou du foie gras de canard du sud-ouest Fauchon affublé du logo IGP (indication géographique protégée) qui contient du E250, le nitrite de sodium controversé pour la santé. Et s’il vous prenait l’envie de servir des Suprêmes Coraya qui affichent le mot « homard » en grandes lettres à l’avant de l’emballage, foodwatch avertit – pétition à l’appui – que ce surimi ne contient pas la moindre trace de homard. Contactée, Coraya, qui se vantait en 2014 d’être la marque préférée des consommateurs, ne voit pas où est le problème. Pour foodwatch, il y en a deux. D’abord, il est inacceptable qu’un fabricant puisse appâter avec une promesse qu’elle ne tient pas. Mais voilà, la réglementation ne prévoit actuellement pas de sanctionner ce type d’abus. Ensuite, si Coraya recourt à cette ruse marketing, c’est parce qu’elle sait que la norme Afnor relative au surimi le lui permet. Pas étonnant puisque cette norme est rédigée dans l’opacité par les fabricants eux-mêmes – dont l’entreprise qui commercialise Coraya – et n’est pas publique : il faut payer pour en obtenir copie !
En entrée, la bisque de homard et langoustines de Knorr risque de vous décevoir puisqu’elle contient… à peine 1,2% des langoustines vantées à l’avant de l’emballage. Les coquilles Saint-Jacques ‘à la Bretonne’ de Tipiak renferment des noix qui viennent parfois de France, d’Amérique du Sud ou de Russie. Si vous comptiez accompagner le tout d’un Cambras, Cabernet Sauvignon Merlot 2016 acheté au rayon des vins français, vous vous êtes fait avoir car ce vin vient d’Espagne.
Au moment de passer au dessert, que diriez-vous d’une tarte maison préparée à l’aide de la pâte brisée ‘Trésor de Grand-mère’ de Herta… à base d’huile de palme ? Quant à l’incontournable bûche : sachez que la bûche café-noisette de Picard renferme à peine 2,2% des noisettes promises. Bonus : elle contient aussi du shellac, un additif issu… d’insectes.
Les enfants ne sont pas oubliés puisque foodwatch épingle quatre produits beaucoup trop sucrés et qui ne devraient pas cibler les tout-petits avec leur marketing, selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé : Champomy, Coca-Cola, le maxi-mix de Kinder ou encore le calendrier de l’avent Celebrations composé à plus de 50% de sucre !
Venez rencontrer l’équipe de foodwatch ce vendredi 8 décembre à l’occasion de la distribution du catalogue Spécial Arnaques de fêtes.