Sommet UE sur les fraudes alimentaires : trois mesures concrètes réclamées par foodwatch
Alors que les ministres de l’agriculture européens se réunissent ce mardi 26 septembre pour évoquer l’épineux dossier des fraudes alimentaires et du fipronil, foodwatch réclame trois mesures concrètes pour enfin protéger les consommateurs. Stéphane Travert, qui représentera la France lors de ce sommet, entend renforcer la coordination. Mais pour foodwatch, il faut aller plus vite et bien plus loin.
Quatre ans après l’affaire de la viande de cheval, le scandale du fipronil a révélé une nouvelle fois l’incapacité des autorités françaises et européennes mais aussi de l’industrie agroalimentaire à empêcher de nouveaux cas de fraudes. Aujourd’hui, les consommateurs ignorent s’ils continuent de manger des aliments contaminés. Une situation inacceptable que l’organisation dénonce en lançant une pétition qui cible les autorités, mais s’adresse aussi aux industriels et distributeurs qui ont commercialisé des denrées non-conformes.
Quatre ans après l’affaire de la viande de cheval, le scandale du fipronil a révélé une nouvelle fois l’incapacité des autorités françaises et européennes mais aussi de l’industrie agroalimentaire à empêcher de nouveaux cas de fraudes alimentaires. Pire : la Direction générale de l’Alimentation (DGAL) - qui dépend du ministère de l’Agriculture - admet ne pas pouvoir anticiper la prochaine fraude, qui pourrait être plus grave encore en termes d'impacts sur la santé publique.
Une situation inacceptable dénoncée par foodwatch qui lance une pétition ciblant les ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation ainsi que de l’Economie et des Finances et s’adresse aussi aux industriels et distributeurs qui ont commercialisé des denrées non-conformes. Alors que l’affaire a éclaté officiellement le 20 juillet dernier, les consommateurs ignorent toujours si leurs placards, leurs frigos renferment des aliments contaminés ou s’ils continuent d’en manger.
Pour Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch : « Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, souhaite renforcer la collaboration entre les pays de l’Union européenne. Très bien. Mais il est urgent d’aller bien plus loin et plus vite. Le système en place aujourd’hui ne fonctionne pas. Nous attendons des autorités qu’elles fassent preuve d’une véritable volonté politique de s’attaquer aux fraudes alimentaires. La posture de victime, également adoptée par les distributeurs et les fabricants, est inacceptable. Les autorités doivent cesser d’échapper à leurs obligations et réellement protéger les consommateurs. »
La France, en effet, comme tous les États membres européens, est soumise – notamment par le règlement européen 178/2002 - à l'obligation de protéger les consommateurs et de mettre en place toutes les mesures permettant de garantir la traçabilité et la sécurité des denrées alimentaires. Ce même règlement établit très clairement les responsabilités des exploitants du secteur alimentaire et des autorités. foodwatch réclame sans tarder un renforcement des mesures qui permettront de véritablement nous protéger à l’avenir de ces fraudes alimentaires et de la contamination de nos aliments par des produits non autorisés :
- La totale transparence : il faut que toutes les informations relatives à la prévention et la gestion des fraudes alimentaires soient rendues publiques. Par exemple, nous ne disposons toujours pas d’informations claires sur les contrôles effectués sur les aliments que nous consommons et sur les résultats de l’ensemble de ces tests, que ce soit par les autorités ou les industriels de l’agroalimentaire.
- Contrôles et traçabilité : fabricants, importateurs et distributeurs sont responsables d’assurer la conformité et la sécurité des aliments, et de mener tous les contrôles à cet effet.
- Responsabilités et sanctions élevées et dissuasives : les industriels et distributeurs doivent être tenus responsables et redevables mais faire face à des sanctions élevées lorsqu’ils ont mis sur le marché des aliments non-conformes ou dangereux.
Sources :
- Pétition foodwatch « Fipronil et fraudes alimentaires : nous voulons la vérité et la garantie d’être protégés ! » ciblant Stéphane Travert et Bruno Le Maire
- DGAL : « On ne peut pas imaginer quelle sera la prochaine fraude » (à AFP, 18/08/2017)
- Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, à propos des œufs contaminés: « Dans cette affaire, la France est victime » (in La Presse de la Manche, 22/09/2017)
- RÈGLEMENT (CE) No 178/2002 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires
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