Cette année encore, nous serons nombreuses et nombreux à célébrer les fêtes autour d’une table. foodwatch, qui a sillonné les rayons des supermarchés en prévision du menu de fêtes, propose aux consommatrices et consommateurs de voter pour la pire arnaque sur l’étiquette parmi cinq produits. Les marques nominées au vote sont : Lanvin (Nestlé), Tipiak, Maître Coq, Maison Montfort et Delpeyrat.
C’est une nouvelle sélection de produits au marketing malhonnête que propose foodwatch à l’approche des fêtes. Les consommatrices et consommateurs, qui alertent foodwatch tout au long de l’année et font même leurs propres signalements sur le « Mur des arnaques » sont invité·es à voter pour le produit dont le marketing abuse le plus pour ces fêtes.
« Ces exemples le montrent bien : la réglementation est trop laxiste et permet ces abus. Nous exposons publiquement ces marques qui trichent et dont l’image semble importer plus que la transparence », explique Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch France. C’est la méthode éprouvée par foodwatch du name and shame. Lors des éditions précédentes, plusieurs marques ont modifié leur étiquetage suite à la campagne de foodwatch.
Les produits mis au vote de la Casserole d’or de foodwatch :
1. L’Escargot Lanvin (Nestlé) saveur framboise ne contient pas de framboise, pas même d’arôme de framboise selon la liste des ingrédients. Parmi les montagnes de boîtes de chocolats à l’entrée des supermarchés, celle-ci se détache du lot avec ses touches de rose et l’évocation de la framboise, un ingrédient cher... ici aux abonnés absents, pour une boîte de chocolat vendue 7,69€ (prix constaté chez Auchan).
2. Les Bouchées pâtissières Tipiak à l’huile de palme : alors que leur emballage parsemé de paillettes de fêtes promet une « pâte feuilletée dorée et croustillante », une « offre gourmande », les bouchées contiennent, non pas du beurre comme on s’y attend, mais de l’huile de palme, cette matière grasse controversée pour les droits humains, la planète et notre santé. Vendu 3.89€ (prix constaté chez Carrefour).
3. Le rôti de chapon Maître Coq aux morilles contient… 0.3% de morilles. Le volailler nous prendrait-il pour des dindes à Noël ? Dans ce rôti de chapon farci aux morilles et au vieil armagnac, il faut les trouver, les morilles : 0.3% de ce champignon, pourtant sacrément mis en avant en image. Vendu à l’unité à 16,90€, encore un produit qui tente d’entourlouper les consommatrices et consommateurs dans son habit de fête.
4. Le bloc de foie gras de canard 'Gastronomique’ au Sauternes de Maison Montfort au nitrite de sodium (E250). Alors que les nitrites disparaissent progressivement des rayons foie gras, cette marque persiste à en utiliser. Vous avez dit ‘gastronomique’ ? Maison Montfort sait s’en passer puisque son foie gras ‘Authentique’ n’en contient pas et se vante même d’ajouter juste du sel et du poivre. Or, lorsqu’on ingère des nitrites et nitrates ajoutés, ils peuvent contribuer à la formation de composés cancérogènes probables et favoriser l’apparition de cancer colorectal (le deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons) et de cancer de l’estomac. Conclusion : on repassera autant sur la cruauté animale que sur la santé. Vendu 14,79€ (prix constaté chez E. Leclerc).
5. La crème de vinaigre balsamique spécial foie gras Delpeyrat judicieusement placée à côté du foie gras en supermarché est vendu à 4,50€ pour 60 ml, soit 75€ le litre. Au rayon des huiles et vinaigres, foodwatch a trouvé une crème de vinaigre balsamique à la composition similaire, bio, près de 2 fois moins chère au litre. En prime, le produit contient un additif controversé pour la santé, le colorant E150d, du caramel au sulfite d'ammonium, qui peut contenir un composé susceptible d’être cancérogène. On soulignera la constance des marques à inventer chaque année un nouveau produit "spécial foie gras" et à le vendre à un prix juteux.
Chez Monoprix, l’équipe foodwatch a aussi repéré l’huile d’olive vierge extra & truffe du Périgord de la marque ‚A l’Olivier‘, un produit qui contient surtout de l’huile de tournesol puisque c’est le premier ingrédient dans la liste des ingrédients. On ignore d’où vient réellement cette « truffe du Périgord » car la truffe dite du Périgord (Tuber melanosporum) peut être récoltée en Espagne, en Italie et même en Australie. La bouteille est vendue 12,50€.
Tout au long de l’année, foodwatch pointe du doigt les pratiques abusives auxquelles recourent l’industrie agroalimentaire et la grande distribution pour vendre toujours plus de produits… parmi lesquelles un étiquetage peu honnête. C’est la campagne « Arnaques sur l’étiquette », à laquelle de plus en plus de consommatrices et consommateurs participent en signant les pétitions ou en dénonçant les produits au marketing suspect repérés dans leurs supermarchés. Les consommatrices et consommateurs peuvent faire des signalements à foodwatch qui les partage sur le « Mur des arnaques » de www.foodwatch.fr.