Secret des affaires : la proposition de loi tente de nous bâillonner mais on ne se taira pas !
C’est la dernière ligne droite : la proposition de loi sur le secret des affaires sera débattue ce jeudi 24 mai. En l’état, elle protégera mieux les entreprises que les journalistes, les ONG comme foodwatch, les lanceurs d’alerte, les syndicats, les simples citoyens. Plus d’un demi-million de citoyens demandent à Emmanuel Macron de se raviser. C’est l’avenir de nos libertés et notre droit de savoir qui est en jeu.
La directive européenne adoptée en 2016 doit être transcrite en France dans la loi dite « secret des affaires ». Ce processus entre dans sa dernière phase cette semaine avec le débat au sein de la Commission Mixte Paritaire composée de sept députés et sept sénateurs.
Problème : sous couvert de protéger les entreprises, cette loi verrouille l'information sur les pratiques des firmes et les produits commercialisés par les entreprises. Elle a des implications juridiques, sociales, sanitaires et environnementales graves face auxquelles foodwatch ne peut rester indifférente. Ainsi, des scandales comme celui du Mediator ou du bisphénol A, ou des affaires comme les Panama Papers ou LuxLeaks mais aussi certaines pratiques abusives de l’industrie agroalimentaire pourraient ne plus être portés à la connaissance des citoyens et consommateurs.
Elaborée sous l’influence des lobbies des multinationales et des banques d'affaires, elle constitue une offensive sans précédent contre l'intérêt général et le droit des citoyens à l'information.
La pétition #StopSecretdAffaires a rassemblé plus d’un demi-million de signatures : signez vous aussi ici
foodwatch soutient pleinement le collectif qui s’élève contre cette loi secret des affaires en l’état. foodwatch a co-signé une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron avec des dizaines d’organisations et journalistes. Et nous étions notamment présents lors de la spectaculaire action du 15 mai dernier sur le pont bloqué de la Concorde pour déployer la banderole géante devant l’Assemble nationale.
En gravant dans le marbre la menace systématique de longs et coûteux procès, cette loi est une arme de dissuasion massive tournée vers les journalistes, les syndicats, les scientifiques, les ONGs et les lanceurs d'alertes. « Le droit d’être informé, cela permet de mieux acheter quand on est consommateur et de mieux voter quand on est citoyen », explique Elise Lucet dans cette vidéo :
foodwatch fait partie du collectif « On ne se taira pas » qui porte bien son nom puisqu’il consiste à s’ériger contre les multinationales qui menacent la liberté d’expression en lançant des « poursuites bâillons » à l’encontre de porteurs d’information qui, parfois, dérangent, les intérêts de certains acteurs économiques. Professeurs d’université, ONG, avocats, journalistes, bloggeurs, lanceurs d’alerte, ou simples citoyens engagés, sont de plus en plus souvent poursuivis par des acteurs économiques de pouvoir/d’influence, pour avoir dénoncé au grand public des violations des droits humains et environnementaux.