A l’ombre d’un parasol, pour le goûter sur une terrasse, pour se rafraîchir ou juste le plaisir, les glaces sont vraiment le dessert star de l’été. Elles se déclinent en cornet, bâton, à l’eau, en sorbet, crème glacée, vegan, pour les grands, les enfants… foodwatch a mené l’enquête au cœur de cette jungle glacée et déniché 4 produits illustrant les arnaques sur l’étiquette des marchands de glace.
Pas d’inquiétude, nous n’allons pas enfoncer de porte ouverte en vous présentant des petits tas de sucre devant ces produits souvent trop sucrés ou trop gras voire les deux. En vérité, il y a une grande variété de qualité nutritionnelle dans ce rayon avec des notes Nutri-score allant du A jusqu’au E.
Mais là n’est pas l’intérêt : si on y regarde de plus près, de grandes marques de glaces utilisent des additifs controversés et des dérivés d’animaux.
1. Ben&Jerry’s, la glace équitable aux diphosphates
Ben&Jerry’s, la marque de glace éthique d’Unilever, est devenue un incontournable des terrasses, des cinémas et de nos congélateurs. Fière de ses ingrédients fairtrade (équitables), Ben&Jerry’s s’insurge contre les « produits chimiques toxiques et autres méthodes, qui ne sont pas durables ». Il ne faut pas s’arrêter à ces discours marketing car la glace « Vanilla Pecan Blondie » contient des diphosphates (E 450) et des phosphates de calcium (E341).
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pointait du doigt en 2013 les risques pour la santé (principalement cardiovasculaire) d’une surconsommation de phosphates (dont le E450). En juin 2019, elle a durci la dose journalière acceptable de phosphate dans notre alimentation, en soulignant qu’il y avait un risque de dépassement de cette limite pour les adolescents et les enfants. Ce risque est d’autant plus fort que l’on consomme des produits transformés où de nombreux additifs à base de phosphates sont utilisés. On s’attendait à mieux de la part de Ben&Jerry’s.
2. Extrême, « savourez l’inattendu » !
Les cornets Extrême cachent bien leur jeu. Dans sa campagne de pub , Nestlé nous avait prévenus : « Savourez l’inattendu ». Mais on ne s’attendait pas à une telle performance dans « L’Original café ». Ce produit contient non seulement de l’huile de palme mais aussi des sécrétions issues d’insectes : le « shellac ».
Le shellac est un agent d’enrobage issu d’une cochenille asiatique. Il forme une couche brillante autour des aliments pour les protéger du dessèchement et de la perte d’arôme. S’il n’est pas dangereux pour la santé, il est toujours étonnant de trouver des produits issus d’insectes dans ses glaces, surtout que rien ne l’indique dans la liste des ingrédients à part ce mystérieux mot « shellac ». C’est d’autant plus embarrassant pour les végétariens.
Quant à l’huile de palme, elle reste un ingrédient controversé. En effet, elle pose de graves sociaux et environnementaux dans les plantations de palmier à huile et de santé tout autour du globe tant elle est utilisée par les industriels. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre dernière campagne : #HuileDePalmeNonMerci
3. Sorbet Carte d’or Citron avec… du lait
Un sorbet, c’est avant tout de l’eau, des fruits et du sucre. Le sorbet plein fruit citron Carte d’Or est un classique du rayon surgelés. Mais saviez-vous qu’il contient une petite quantité de lait ? Moins de 1%, certes, comme l’autorise la réglementation, mais 1% quand même. Unilever, qui se targue d’être le numéro 1 des glaces en France et commercialise Carte d’Or, est l’un des seuls à le faire.
Les personnes intolérantes au lactose ou ayant un régime végétalien ne doivent donc pas s’arrêter à l’appellation ‘sorbet’. Scrutez bien la liste des ingrédients pour vérifier la présence de lait.
4. Pirulo Happy : la glace à l’eau et aux petites bestioles
Nous ne pouvions pas boucler cette enquête sans se pencher sur les glaces à l’eau, un classique réclamé par les enfants par ces temps caniculaires. Bardés de multiples couleurs, les ‘Pirulo Happy’, de Nestlé, qui affichent en grand la mention « Quality for kids » (qualité pour les enfants) ont attiré notre attention, et non sans raison.
On y trouve un colorant à base d’insectes, les cochenilles (E 120) utilisées pour leur couleur rouge. Les insectes sont ramassés, séchés puis broyés afin d’en extraire le colorant qui donne la belle couleur rouge à ces glaces.
De plus, ce colorant est controversé car il a un potentiel allergénique fort. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), recommande même d’en éviter le plus possible la consommation.
« Qualité pour les enfants », vraiment ?
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Glace, crème glacée, sorbet : quelles différences ?
- Un sorbet doit être composé au minimum de 25% de fruits, sauf pour les fruits acides où la quantité peut descendre à 15%. Un sorbet peut contenir moins de 1% de lait.
- La crème glacée doit être composée de lait, de crème et de sucre, aromatisée aux fruits. Les matières grasses autres que laitières sont exclues.
- Le terme "glace" englobe à peu près tout le reste, c’est-à-dire : un mélange pasteurisé de lait et/ou d'ingrédients à base d'œufs et/ou d'ingrédients d'origine végétale et/ou de gélatine et de sucre, aromatisée aux fruits. Ainsi, il est également possible de trouver, sur le marché, des glaces à l’eau, des glaces au lait, ou des glaces aux œufs.