Actualités 03.09.2020

Néonicotinoïdes : les parlementaires ne doivent pas autoriser leur retour !

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Cela fait deux ans que les néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles, sont interdits d’utilisation dans nos champs. Dans la torpeur de cet été, pourtant, voilà que ces insecticides reviennent par la porte de derrière.  Alors que la quantité d’insectes volants a diminué de près de 80% en moins de 30 ans, le Gouvernement veut accorder des exceptions à cette interdiction pour la filière sucrière des betteraviers. Mais nous veillons au grain -  et aux semences - tous ensemble et avec de nombreuses ONG, pour dire non à cette marche arrière et encourager une agriculture qui protège mieux la santé de tou.te.s et notre environnement. Nous avons interpellé les député.e.s dans une lettre commune pour leur demander de voter NON. 

Des raisons d’interdire les néonicotinoïdes 

En 2018, la loi sur la reconquête de la biodiversité adoptée en 2016 a banni l’utilisation des néonicotinoïdes, notamment car ces insecticides chimiques présentent des risques inacceptables pour la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs. L’Union européenne a également interdit les usages des principaux représentants de cette famille chimique. 

La plupart des insecticides sont utilisés en pulvérisation sur les cultures dans les champs, en cas de présence de ravageurs. Mais les néonicotinoïdes sont eux utilisés de façon préventive en enrobant les semences dès le départ. Ils sont alors présents de façon systématique et dans la totalité de la plante. Le probleme ? Ils s’accumulent dans les sols et peuvent contaminer, plusieurs années durant, les cultures ultérieures. Ils s’infiltrent aussi dans les nappes phréatiques et bien sûr dans nos cours d’eau. 

Ces produits phytosanitaires ont aussi un effet neurotoxique à très faible dose : ils altèrent le système nerveux des insectes. Les abeilles, essentielles à nos écosystèmes, sont fortement touchées – désorientation, hausse de la mortailité. 

Le dangereux feuilleton de l’été 

Au début du mois d’août, on apprend avec surprise que le ministère de l’agriculture et de l’alimentation annonce le retour des néonicotinoïdes sur la production de betteraves, pour lutter contre la jaunisse transmise par un puceron, revenant de fait sur l’interdiction de semences enrobées de ces insecticides tueurs d’abeilles. 

Le gouvernement a plié sous la pression, quitte à devoir faire changer la loi : les ministères de l’agriculture et de la transition écologique comptent présenter la dérogation promise dans les prochaines semaines aux parlementaires, qui devront alors voter.

Et comme si un pas en arrière sur un sujet aussi important pour la santé et l’environnement ne suffisait pas, le texte qui est sur la table ne précise pas que cette dérogation ne serait possible que pour les producteurs de betteraves… Ce qui ouvre plus grand encore la porte de derrière pour un retour en masse de ces insecticides indésirables.

Une loi qui rétropédale ? 

foodwatch joint donc ses forces, vos forces, à une coalition d’ONG pour interpeller le Gouvernement et demander aux député.e.s de voter NON au projet de loi proposant ces dérogations. Une nouvelle loi pour affaiblir une loi existante et destinée à protéger santé et biodiversité… ça n’est pas le « monde d’après » que l’on souhaite construire ! 

Mettez la pression sur les parlementaires !

Interpellez votre ou vos député.e.s sur la plate-forme « Shake ton politique » mise à disposition par Générations futures.

J'AGIS !

Et pendant ce temps, dans la famille des produits phytosanitaires et de leurs lobbies, les pesticides interdits  en Europe car dangereux pour la santé et l’environnement peuvent TOUJOURS être produits en Europe, exportés et utilisés ailleurs et revenir en boomerang dans nos assiettes. 

Continuons à nous mobiliser : signez et partagez la pétition !

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