Shrinkflation : les aliments qui rétrécissent, c'est bientôt fini ?

Les résultats de l’enquête diligentée par la ministre Olivia Grégoire à la suite des révélations de foodwatch sur la shrinkflation ont été publiés ce matin. Derrière le constat partagé avec la ministre sur la nécessaire amélioration de « la transparence et l’information au consommateur », l’enquête ne répond malheureusement pas à la pratique malhonnête de la shrinkflation qui induit en erreur le consommateur. Décodage de ce nouveau rebondissement et d’une probable avancée sur le sujet.  

Interpellée en septembre 2022 par foodwatch sur l’inflation masquée, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, a diligenté une trentaine de contrôles sur le poids et l’étiquetage des prix des produits. L’enquête révèle qu’effectivement, certains produits présentent une différence entre le poids réel et le poids indiqué sur l’emballage. Une pratique ni « généralisée et massive visant à tromper volontairement le consommateur », déclare la ministre dans le journal Le Monde. foodwatch salue la réactivité de la ministre, qui confirme les signalements que foodwatch reçoit également depuis quelques années. 

Avec cette enquête, le gouvernement envoie un signal fort en faveur de la transparence dans les rayons alimentation. Pour faire pression sur les fabricants et les distributeurs et lutter contre ces pratiques, la ministre dit même compter sur les consommateurs et consommatrices. Elle annonce en effet vouloir faciliter l’accès au site SignalConso par la mise en place en 2023 d’une application mobile. Et des signalements sur l’inflation masquée, il y en a : depuis son enquête, en septembre 2022, la petite équipe foodwatch en a reçu plusieurs centaines, et a encouragé à faire remonter ces problèmes de consommation à l’administration via ce même site internet. 

Pour foodwatch, la solution avancée par la ministre doit s’accompagner d’un renforcement des moyens. Il ne suffit pas de recueillir plus de signalements, il faut pouvoir y dédier toute l’attention nécessaire. Depuis plusieurs années, foodwatch alerte sur le manque de moyens accordés aux autorités pour mener des contrôles réguliers et lutter efficacement contre certaines pratiques opaques et douteuses de l’industrie agroalimentaire.  

Cela dit, l’enquête passe malheureusement à côté du sujet pour lequel vous avez été plus de 40 000 à vous mobiliser sur notre pétition réclamant la transparence sur la shrinkflation. Ni enquête, ni contrôle sur cette pratique qui consiste à réduire le format des aliments en catimini alors que leur prix au kilo ou au litre augmente.

En savoir + sur l'inflation masquée

Interpellé par foodwatch et par votre mobilisation massive, le gouvernement nous a affirmé qu’il travaillait à une solution pour lever le voile sur cette pratique malhonnête pour une plus grande « transparence et l’information au consommateur ». Si c’est un pas intéressant, nous ne pouvons pas compter sur la bonne volonté des fabricants ou distributeurs qui s’offusquent devant les caméras, mais ne s’engagent clairement pas à y mettre fin. Il est donc aujourd’hui plus que jamais nécessaire de nous mobiliser afin d’obtenir une obligation règlementaire. 

Afin d’obtenir la transparence, nous devons ensemble affirmer que seule une information claire en face avant du produit, indiquant toute modification de format, permettra aux consommateurs et consommatrices de faire des choix éclairés et informés dans les rayons des supermarchés.

Rejoignez les plus de 40 000 signataires de notre pétition contre la shrinkflation, et si vous l’avez déjà signée, partagez-la autour de vous ! 

Nous voulons un étiquetage clair et obligatoire car sans cela, la shrinkflation continuera à avoir de beaux jours devant elle.