Après un an de campagne par foodwatch, Bruno Le Maire annonce la fin de la shrinkflation ou inflation masquée
Pratiquer la shrinkflation en catimini – réduire la taille des aliments et augmenter le prix -, c’est fini. Le ministre Bruno Le Maire a annoncé aujourd’hui en direct dans le JT de 13h de France 2 que les fabricants auront l’obligation légale – il a insisté - d’informer les consommateurs et consommatrices lorsque la quantité de contenu a baissé mais pas son prix. En cette période d’inflation sur les prix alimentaires, c’est une victoire pour foodwatch et les dizaines de milliers de personnes mobilisées sur la pétition lancée par l’association il y a tout juste un an .
Dès septembre 2022, foodwatch avait démontré , enquête l’appui, qu’une réduction de taille de 10 à20% d’un produit permettait, l’air de rien, de réaliser de jolis profits àl’insu des consommateurs ; les prix grimpant jusqu’à+37% au litre ou au kilo. foodwatch avait épinglé plusieurs marques qui n’avaient pas daigné être plus transparentes sur ces pratiques abusives : Kiri, St Hubert, Saint Louis, Salvetat, Lindt, Teisseire, Uncle Ben’s, Carrefour. Depuis un an, foodwatch a continué de révéler de nouvelles arnaques au prix afin de démontrer combien l’action du gouvernement était nécessaire pour mettre fin àces arnaques sur l’étiquette qui impactent notre pouvoir d’achat. En juin 2023, la ministre déléguée du Commerce, Olivia Grégoire, avait officiellement ouvert la porte àla mise en place d’un cadre règlementaire strict .
« C’était clairement de l’inflation masquée, une pratique scandaleuse que nous n’avons eu de cesse de dénoncer depuis an. Mais aucune marque, aucun distributeur n’a accepté de s’engager à communiquer de façon transparente. Nous avons dû mobiliser consommateurs et consommatrices, les médias et les autorités pour que cela cesse. En ces temps difficiles, nous sommes ravis que le gouvernement ait décidé d’agir et de forcer les fabricants àêtre honnêtes », a salué Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch.
Bruno Le Maire n’a laissé planer aucun doute sur sa décision : « Une autre chose que nous avons décidée et qui paraît très importante. Quand je vois un Kiri, par exemple, qui faisait 15 grammes et finalement il fait 14 grammes. Mais c’est le même package et c’est le même prix. On garde le même package, il y a moins de contenu et on vend au même prix voire àun prix supérieur. Nous lutterons contre ces pratiques trompeuses, contre ces pratiques abusives. Je saisirai le Conseil national la consommation et il y aura l’obligation, làaussi légale, pour les industriels de faire figurer le changement de contenu lorsque le contenu a baissé et que le prix reste le même ».
foodwatch va maintenant veiller àla mise en œuvre. Elle réclamait une règlementationavec :
- Une information en face avant du produit, indiquant la variation de quantité ;
- Une indication clairement lisible ;
- Une information claire aussi sur les sites de vente en ligne.
- Une durée minimum de 3 mois pour permettre que le changement soit clair et repérable
Dans le JT de France 2, le ministre a conclu son intervention en affirmant : « Stop aux arnaques ». foodwatch et les près de 50.000 signataires de la pétition « Stop à la shrinkflation » n’auraient pas dit mieux