Communiqués de presse 11.03.2025

Nutri-Score : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard cajole les lobbies et se moque de la santé publique

Quand les politiques publiques favorisent les lobbies agroalimentaires au détriment de la santé publique, Foodwatch monte systématiquement au créneau. C’est le cas aujourd’hui encore avec cette action d’interpellation qui demande à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, de revenir à la raison au sujet du Nutri-Score. Le logo nutritionnel, créé en France et adopté par 7 pays européens, a vu son algorithme évoluer et est désormais plus sévère avec les produits trop gras, trop sucrés, trop salés mais ce n’est pas du goût de la ministre. Madame Genevard bloque la signature de l’arrêté ministériel qui doit permettre le déploiement de ce nouveau Nutri-Score sur les produits alimentaires et ne s’en cache pas. Elle reprend à son compte les arguments les lobbies des produits laitiers et de la charcuterie, sans complexe et sans considération pour la santé publique et pour la science, comme en témoigne son intervention au Sénat il y a quelques jours.  

Outre la mobilisation citoyenne avec sa pétition, Foodwatch a aussi cosigné une lettre ouverte au Premier ministre, François Bayrou, avec l’union d’associations France Assos Santé et le Réseau Action Climat pour qu’il enjoigne sa ministre de l’Agriculture à signer l’arrêté ministériel au plus vite. 

Alors que les maladies liées à l’alimentation progressent de façon inquiétante en France, la ministre ne peut pas avancer avec des visières, avec pour seule ligne de mire les intérêts financiers de puissants lobbies.  

6 pays européens –Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Belgique, Suisse, Luxembourg – ont d’ores et déjà adopté le nouvel algorithme du Nutri-score. La France prend, elle, le parti d’envoyer un très mauvais signal au niveau européen. Pour Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch : « Alors que l'étiquetage nutritionnel obligatoire sur le devant des emballages est reconnu comme une mesure clé dans la lutte contre les maladies liées à l’alimentation, il est plus que temps que le gouvernement français cesse de traîner des pieds et prenne ses responsabilités. Il doit se ressaisir et suivre les recommandations des scientifiques indépendant·es au lieu d’écouter les intérêts privés de l’industrie agroalimentaire ». 

Le logo nutritionnel est également malmené au niveau européen. Foodwatch a démontré, via un accès aux documents officiels, que la Commission européenne tend, elle aussi, l’oreille aux lobbies et tarde à rendre obligatoire cette mesure impérieuse de santé publique.  

Mais Foodwatch et ses allié·es ne lâcheront pas face au besoin criant de davantage de transparence sur les produits alimentaires mis sur le marché. Les consommateurs et consommatrices ont droit à l’information et sont invités à interpeller Annie Genevard via une action en ligne.  

Contacts presse : 
•     Ingrid Kragl - ingrid.kragl@foodwatch.fr - 06 01 23 12 46