L’emballage de Danonino affiche des illustrations de pêche, abricot, framboise, fraise, banane. Ses pots colorés laissent croire à la présence de fruits. Mais il s’agit d’une nouvelle arnaque sur l’étiquette : ce produit fabriqué par Danone ne contient pas la moindre trace de fruits, pas même sous forme d’arômes. Les réglementations européennes, françaises et la jurisprudence sont pourtant très claires : il est interdit d’induire le consommateur en erreur. foodwatch lance donc une pétition pour demander à Danone un étiquetage plus honnête et appelle les autorités à mettre fin à ces pratiques abusives dans le secteur agroalimentaire.
Avec ses dessins de jolis fruits, son personnage sympathique, ses petits pots colorés, Danonino fait aux enfants et à leurs parents une promesse qu’elle ne tient pas. Car ce produit fabriqué par Danone ne contient pas de fruits. Or, l‘étiquetage vante les saveurs pêche, abricot, framboise, fraise, banane. La vitamine est ajoutée. foodwatch, qui a déjà pointé du doigt à plusieurs reprises les abus des fabricants agroalimentaires, véritables arnaques sur l’étiquette, lance donc une nouvelle pétition ciblant Danone pour plus de transparence.
Danone se dit « loyale » mais dupe le consommateur
foodwatch a écrit à Danone pour demander des explications. La réponse du fabricant ne s’est pas faite attendre : « Danonino ne contient pas de fruits. C’est pour cela que l’information véhiculée par une représentation graphique et stylisée est pertinente et loyale, puisqu’elle informe le consommateur au sujet du goût des produits présents dans chaque emballage ». Cette réponse ne nous satisfait pas. En effet, avec ses fruits bien visibles alors que le produit n’en contient aucun – même pas sous la forme d’arômes -, Danonino est un exemple flagrant de ces emballages qui tendent à faire considérer par les consommateurs, de façon erronée, que le produit a une qualité différente de ce qu’elle est en réalité. Loyal, Danonino ?
Il est pourtant interdit d’induire en erreur
Dans son courrier à foodwatch, Danone affirme se conformer aux recommandations de l’ANIA. Et alors ? Plus fort que les recommandations de l’ANIA, l’association qui représente les intérêts des industries agroalimentaires, il y a les règles de droit… censées protéger les consommateurs contre les pratiques abusives des fabricants. L’emballage de Danonino suggère la présence d’un ingrédient alors qu’il a en fait été remplacé par un composant ou un ingrédient différent. Or le règlement européen sur l’information des consommateurs (INCO) et son pendant français, le Code de la consommation, stipulent que c’est interdit.
Les petits caractères cachés à l’arrière ne constituent pas une excuse valable
Danone nous indique que « la liste des ingrédients fournit une information détaillée »… sur l’absence de fruits ! Une excuse qui ne tient pas la route. En effet, la Cour de justice de l’Union européenne, dans son arrêt Teekanne, a jugé qu’une liste d’ingrédients, même exacte et exhaustive, ne suffit pas à corriger l’impression erronée ou équivoque qui résulte de l’étiquetage.
Danone fait partie des marques en lesquelles les Français ont le plus confiance. Pourtant, l’exemple de Danonino montre que l’information sur l’emballage n’est pas transparente et induit les consommateurs en erreur. Un exemple supplémentaire dans le secteur de l’agroalimentaire où les fabricants ont tout le loisir de nous désinformer sans crainte d’être sanctionnés. Il faut que cela change.