Oui. De plus en plus d’industriels produisent de la charcuterie ‘sans nitrite’. Ce marché est même en pleine expansion et cela se voit dans les rayons des supermarchés.
La preuve : en 2017, foodwatch avait épinglé Bonduelle pour sa poêlé rustique « La Parisienne » qui contenait du nitrite de sodium. Un an et demi plus tard, et après une forte mobilisation des consommateurs sur notre pétition, l’industriel a modifié sa recette et l’additif a été supprimé. Il est donc tout à fait possible de s’en passer.
De plus, le rapport sur l'utilisation du nitrite remis à la Commission européenne en janvier 2016 énonce clairement que les charcuteries peuvent être fabriquées sans recourir aux additifs nitrés, tout en précisant que les industriels ne sont pas favorables à cette suppression.
Si certains industriels français expliquent la nécessité d’utiliser des nitrites pour prévenir le botulisme, les productions traditionnelles de charcuterie - jambon de Parme, certaines charcuteries corses ou certains chorizos espagnols par exemple -, ont démontré que le nitrite n’était pas indispensable.
Dès 2003, la Cour de Justice de l’Union européenne a donné raison au Danemark qui a décidé de mettre en place un taux minimal de nitrites dans ses charcuteries. En 2016, l’émission Cash investigation a montré que, contrairement aux déclarations d’industriels français, les industriels danois étaient en capacité depuis des décennies de fabriquer de la charcuterie sans nitrites, sans qu’aucun cas de botulisme n’ait été révélé depuis 30 ans.