Contamination par des hydrocarbures : les marques qui s’engagent et celles qui esquivent
Depuis octobre 2015, foodwatch a alerté les pouvoirs publics sur l’inquiétant problème de la contamination des aliments par des dérivés d’hydrocarbures, les huiles minérales. Les consommateurs se sont mobilisés en masse sur une pétition ciblant la Commission européenne. Alors que c’est aux politiques de régler cette question de santé publique, des distributeurs (mais pas tous) ont décidé de prendre les devants avec des engagements clairs pour protéger les consommateurs. Détails sur les marques qui prennent enfin le problème au sérieux et celles qui esquivent.
C’est le monde à l’envers en quelque sorte… Alors qu’aujourd’hui aucune règlementation européenne ni française ne couvre le problème de la contamination des aliments par les huiles minérales, plusieurs distributeurs ont entendu le signal d’alarme tiré par foodwatch et le Réseau Environnement Santé, avec le soutien de dizaines de milliers de consommateurs depuis octobre 2015.
Un an après, voici les marques qui entendent protéger les aliments de ces hydrocarbures, celles qui y sont presque, et celles qui font l’autruche.
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Six grandes marques prennent un engagement fort
Dans le peloton de tête, on trouve les distributeurs qui s’engagent clairement à bannir les huiles minérales aromatiques (MOAH), les plus dangereuses, de leurs aliments : E. Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Casino et Système U. Quant aux MOSH (huiles minérales saturées), autre dérivés d’hydrocarbures qui s’accumulent dans l’organisme et peuvent endommager les organes, leur présence sera strictement limitée à 2mg/kg d’aliment. Ces grands groupes montrent la voie et doivent maintenant mettre en pratique un plan d’actions détaillé pour atteindre ces objectifs.
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Peuvent mieux faire
Dans la famille « peuvent mieux faire » : Auchan, Uncle Ben’s (groupe Mars), Nestlé ou encore le groupe Soufflet (qui commercialise la marque Vivien Paille) n’affichent pas à ce jour le double objectif nécessaire de bannir les MOAH et de limiter la présence de MOSH (2 mg/kg). Ces marques reconnaissent toutefois le problème, et disent prendre des premières mesures, comme changer de type d’emballages (qui sont l’une des sources principales de contamination des aliments). Des avancées encourageantes, mais qui restent insuffisantes.
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Van Houten et le groupe Panzani aux abonnés absents
Enfin, certains préfèrent la politique de l’autruche. Dans cette catégorie le premier prix revient sans conteste aux marques Panzani (couscous Lustucru, Ferrero, Regia) et Van Houten (groupe Barry Callebaut). Alors même que des MOAH ont été trouvées dans leurs produits lors des tests de foodwatch, les deux entreprises n’ont même pas jugé utile de répondre aux courriers de foodwatch et aux inquiétudes des consommateurs.
Au tour des politiques ! foodwatch lance aujourd’hui une pétition : il faut que le gouvernement fixe des limites strictes à la quantité d’huiles minérales présentes dans les aliments, et rende obligatoire l’utilisation de barrières adéquates pour tous les emballages en papier et carton.