Alors qu’une règlementation pour protéger les consommateurs de la contamination des aliments par des huiles minérales se fait toujours attendre, un document révèle que les autorités françaises ne coopèrent pas suffisamment avec l’Europe sur ce dossier. foodwatch et le Réseau Environnement Santé pointent du doigt cet attentisme et demandent aux trois nouveaux ministres compétents – Santé, Economie et Transition écologique – de prendre des mesures urgentes.
Que font les autorités pour régler le problème de la contamination des aliments par les huiles minérales ? Pas grand-chose, à en croire un courrier de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) adressé à foodwatch. La Commission européenne a demandé officiellement début 2017 aux Etats membres et aux fabricants de transmettre sur le dossier des huiles minérales toute donnée disponible à l’EFSA. Alors que le précédent gouvernement français s’était engagé à faire avancer cette importante question de santé publique, l’EFSA indique que la France n’a, à ce jour, transmis aucune donnée scientifique sur la présence d’huiles minérales dans les aliments. Les seules données reçues ces derniers mois par l’EFSA sont celles communiquées par… foodwatch.
foodwatch et le Réseau Environnement Santé alertent depuis 2015 sur les risques cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens des huiles minérales qui contaminent nos aliments. Le récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à ce sujet ne laisse planer aucun doute sur les dangers de ces substances toxiques et la nécessité de protéger les consommateurs. Pourtant, toujours pas de réglementation à l’horizon.
Cet attentisme des autorités françaises est incompréhensible. Les risques pour la santé sont avérés et des solutions existent. Il est urgent de les rendre obligatoires. Le nouveau gouvernement doit agir vite pour protéger – enfin – la santé des consommateurs. Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait inscrit dans son programme la suppression des perturbateurs endocriniens, il peut s’y attaquer dès aujourd’hui en proposant des mesures contraignantes contre la contamination des aliments.
foodwatch et le RES réclament depuis 2015 une telle législation pour rendre obligatoire l’introduction de limites strictes à la présence de MOSH (hydrocarbures saturés d’huile minérale) et la tolérance zéro sur la présence de MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huile minérale) dans les aliments. Plusieurs grandes marques de la distribution ont déjà pris des engagements fin 2016, preuve qu’il est possible de changer les choses. Pour pousser le gouvernement à en faire de même, foodwatch relance une pétition adressée aux Ministres de la Santé, de l’Economie et de la Transition écologique.