Leclerc a vendu des produits Lactalis pourtant rappelés : il faut en finir avec l’impunité et l’opacité
Alors que le groupe E.Leclerc reconnaît aujourd’hui avoir vendu près de 1000 produits Lactalis après le rappel officiel suite au scandale de la salmonelle, foodwatch dénonce l’opacité avec laquelle cette nouvelle crise sanitaire est gérée. Scandale après scandale, la grande distribution semble toujours se tirer d’affaire en toute impunité. Cela doit cesser.
984 produits ont « malheureusement » été vendus après le rappel des produits potentiellement contaminés à la salmonelle, indique le groupe E. Leclerc dans un communiqué qui ose parler de « reliquat ».
C'est un véritable scandale. Car depuis le début, cette affaire est gérée dans la plus grande opacité. On ne sait rien : les rappels ont-ils bien été effectués, en France mais aussi dans les 65 autres pays concernés ? Où sont les lots ? Ont-ils été détruits ? L’Etat s’est-il assuré du suivi des lots potentiellement contaminés par la salmonelle ? Quelles preuves les autorités peuvent-elles fournir aux nombreux parents inquiets ?
« Le mea culpa de Leclerc est totalement insuffisant. Le groupe doit communiquer sans tarder et en toute transparence la liste des points de vente concernés. Leclerc justifie cette défaillance par une confusion liée aux trois rappels de décembre dernier. Mais il ne pouvait ignorer la loi. Et sur ce point, la réglementation est très claire. Les distributeurs sont responsables des produits qu’ils commercialisent. Ils ne peuvent exposer les consommateurs au moindre risque pour la santé », souligne Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch.
En septembre dernier, Michel-Edouard Leclerc affirmait « ne pas être sûr » de vendre des œufs ou produits contaminés au fipronil. Depuis le scandale de la viande de cheval puis ensuite avec les œufs contaminés au fipronil, les distributeurs s’en sortent plutôt bien et semblent échapper à leurs responsabilités dans l’impunité totale.
foodwatch a écrit aux ministères de la santé et de l’économie et à Lactalis le 12 décembre 2017 avec de nombreuses questions qui restent à ce jour sans réponse sur la transparence, les contrôles, les responsabilités. Aujourd’hui, on peut également s’interroger sur les autres distributeurs.
Une fois de plus, nos autorités n’ont pas su nous protéger d’un nouveau scandale sanitaire, géré dans une opacité inacceptable. Ce système d’omerta doit voler en éclats de toute urgence.