Produits Lactalis rappelés mais vendus en supermarchés : les distributeurs doivent rendre des comptes
Il a fallu les témoignages de nombreux parents et consommateurs inquiets pour faire éclater la vérité au grand jour : E.Leclerc, Auchan, Carrefour, Système U et Cora ont vendu près de 2.000 produits Lactalis pourtant rappelés et ce, au mépris total de la loi mais surtout de la santé des nourrissons. C’est très grave. S’il ne fait aucun doute que la responsabilité de Lactalis est engagée et peut-être aussi celle des autorités dans ce nouveau scandale alimentaire, l’impunité qui entoure généralement les distributeurs doit cesser, exige foodwatch. Dans l’immédiat, foodwatch lance une pétition réclamant la totale transparence sur la liste des points de vente concernés et la destruction des produits.
Scandale après scandale - viande de cheval, fipronil et maintenant lait contaminé -, la grande distribution semble toujours se tirer d’affaire en France. foodwatch a reçu des témoignages de parents effondrés qui ont acheté des produits Lactalis pourtant concernés par les rappels suite à l’alerte salmonellose. Pour l’organisation, l’impunité doit cesser. Les sanctions devront être exemplaires. Dans l’immédiat, foodwatch lance aujourd’hui une pétition réclamant la totale transparence aux PDG des chaînes de supermarchés.
La réglementation est très claire : les distributeurs - comme les producteurs et donc Lactalis au premier chef -, sont responsables de s’assurer que les produits alimentaires qu’ils commercialisent ne mettent pas la santé des consommateurs en péril. Or Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, a confirmé ce jour que 91 points de vente et 30 supermarchés ont continué de vendre les produits rappelés depuis décembre. Mais on ignore toujours où précisément et pourquoi. Pour foodwatch, les consommateurs ont le droit de savoir.
Quentin Guillemain, président de l’association des victimes de Lactalis confirme : « Les parents se sentent trahis et n’ont plus confiance ».
E.Leclerc, Auchan, Carrefour, Système U, et Cora doivent rendre des comptes. C’est l’objet de la pétition lancée par foodwatch aujourd’hui. D’après les informations remontées auprès de foodwatch, d’autres distributeurs sont susceptibles d’être concernés. Outre les distributeurs déjà passés aux aveux, foodwatch demande également à Intermarché et Monoprix, et à l’ensemble des distributeurs, de communiquer publiquement sur l’ensemble des mesures prises suite aux rappels, avec éléments de preuve à l’appui.
« Les excuses des distributeurs n’effacent en rien leurs obligations et leur responsabilité. C’est très grave. On parle ici d’infraction pénale. Près de 2.000 boîtes ont été vendues alors que les rappels ont fait grand bruit en décembre. Il est inadmissible que la grande distribution tente de rattraper le coup en appelant maintenant certains consommateurs individuellement. C’est contraire aux mesures de rappel qui s’appliquent en cas d’urgence sanitaire », souligne Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch.
foodwatch réclame de la part des distributeurs d’employer tous les moyens de communication afin d’assurer une totale transparence à destination des consommateurs. Dans sa pétition, l’organisation demande aussi des preuves de la destruction des lots censés être rappelés.