Huit mois. Déjà huit mois que nous avons lancé l’alerte en Europe en publiant des résultats de tests en laboratoires qui révélaient que plusieurs laits infantiles étaient contaminés par des MOAH, dérivés d’hydrocarbures reconnus dangereux pour la santé, dont un produit de Nestlé et un produit de Danone. Depuis ? Beaucoup de bruit et de réunions à Bruxelles mais toujours pas de règlementation pour mettre fin à cette contamination, et un silence assourdissant des autorités françaises ainsi que des deux géants de l’alimentaire.
Huit mois, c‘est long, trop long quand il s’agit de protéger la santé des enfants. Surtout que le problème de contamination est connu de tous les responsables industriels et politiques puisque les agences sanitaires française (Anses) et européenne (Efsa) l’ont confirmé. Beaucoup, beaucoup trop long quand on rappelle que nous avions déjà tiré la sonnette d’alarme sur ce scandale en octobre 2015 avec une première salve de tests.
Nous avons donc décidé de hausser le ton.
foodwatch saisit les 109 préfets français pour rappeler et retirer des rayons les laits Nestlé et Danone potentiellement contaminés par des MOAH
Nous venons d'envoyer par la voie du cabinet d’avocats TTLA une lettre à tous les préfets de France. Nous leur demandons la suspension de la mise sur le marché, le retrait et rappel d’un produit de Nestlé et un de Danone, testés positifs aux MOAH – des dérivés d’hydrocarbure - par les tests rendus publics par l’association le 24 octobre 2019 . Sur les 16 laits en poudre pour bébés achetés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas et testés en laboratoires, huit présentaient une quantité préoccupante de MOAH, dont deux produits vendus en France :
- Nidal Lait en poudre 1er âge, De 0 à 6 mois (Nestlé)
- Gallia Galliagest Croissance sans lactose, De 12 mois à 3 ans (Danone)
Vous vous posez des questions ?
Soyons clairs, vos enfants ne sont pas exposés à un danger immédiat et aïgu. Mais la contamination des produits alimentaires par des huiles minérales aromatiques (MOAH) est inacceptable, surtout pour les bébés, car ces substances sont potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens.
Danone et Nestlé font la sourde oreille… agissons, ensemble, pour les obliger à réagir !
foodwatch et plus de 60 000 signataires de la pétition demandent depuis huit mois à Danone et Nestlé de procéder au retrait et au rappel de ces produits et de garantir que tous les produits alimentaires qu’ils commercialisent ne sont pas contaminés par des MOAH. Ces substances sont reconnues potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens. Les échanges par courriers avec Danone et avec Nestlé ont été très décevants après les révélations de nos tests fin octobre. Hors de question de laisser Danone et Nestlé s’en tirer avec cette politique de l’autruche. Ils nous doivent des réponses et des engagements clairs sur ce sujet de santé publique.
A vous de jouer ! #LaitToxiqueNonMerci
Ensemble, faisons porter notre voix pour les faire réagir.
Les autorités françaises savent : elles doivent agir
Suite aux révélations de foodwatch avec les résultats de ses tests en laboratoire, plusieurs pays ont mené leurs propres tests officiels sur des laits infantiles et confirmé cette contamination. Ainsi, foodwatch a mis la main sur les résultats de deux régions en Allemagne (Münster et Stuttgart) : 21% des laits pour bébé testés sont contaminés par des MOAH, dont plusieurs produits de Nestlé. Suite à la publication par foodwatch Allemagne de ces résultats, une chaîne de magasins (Rossmann) a décidé de procéder à un retrait et rappel de leur produit contaminé.
Côté autorités françaises, la Répression des fraudes (DGCCRF) a informé foodwatch oralement que leurs tests confirmaient les résultats des tests de l’association. Mais les autorités n’ont pas publié ces résultats, malgré nos multiples relances, ni procédé à des retraits/rappels des laits infantiles concernés de Danone et Nestlé.
Face à cette opacité, nous venons cette fois d’envoyer une lettre d’avocat par l’intermédiaire du cabinet TTLA à la DGCCRF pour exiger la publication de ces résultats et continue de pousser pour que des mesures soient prises en France et en Europe pour lutter contre cette contamination et protéger la santé de toutes et tous.
Les MOAH et toutes autres substances dangereuses pour la santé n’ont rien à faire dans nos assiettes, et encore moins dans les biberons !
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