Voilà encore un scandale alimentaire qui frappe en Europe et au-delà : la contamination à la listeria de légumes surgelés en provenance d’une usine de l’entreprise Greenyard. A ce jour, 42 pays sont concernés.
Dernière mise à jour : le 2 août 2018.
L’autorité hongroise chargée de la sécurité alimentaire a ordonné le 29 juin 2018 à Greenyard le retrait et rappel des légumes surgelés (notamment du maïs) fabriqués dans son usine en Hongrie entre le 13 août 2016 et le 20 juin 2018 (presque 2 ans !). Les informations rendues publiques par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) montrent que cette contamination dans plusieurs pays européens ne date pas d’hier, et est déjà à l’origine de 47 cas humains dont 9 décès en Europe (aucun cas n’a été identifié en France à ce jour).
Le problème est que, comme dans l’affaire des œufs contaminés au fipronil et l’affaire Lactalis, les informations publiques tombent au compte-goutte et la traçabilité pour identifier tous les produits contenant des légumes potentiellement contaminés pose de nouveau problème, malgré les évidents risques pour la santé. Or, comme rappelé dans le dossier de foodwatch sur l’affaire Lactalis et dans notre analyse du règlement européen sur l’alimentation 178/2002, cette traçabilité est une obligation légale.
La DGCCRF, autorité de contrôles sous l’égide du Ministère de l’Economie, met à jour des informations sur son site internet. Mais, de son aveu même : « les produits rappelés pouvant être incorporés dans des plats préparés, la traçabilité est longue et complexe et de nombreuses entreprises sont concernées, ainsi que de nombreux intermédiaires (grossistes). Les enquêtes de traçabilité encore en cours sont susceptibles de conduire à de nouveaux retraits-rappels sur d’autres références de produits au cours des prochains jours ».
Alors consommons-nous toujours des produits potentiellement contaminés à la listeria, à base de légumes surgelés produits par l’entreprise Greenyard et censés être rappelés ?
Le risque n’est pas du tout écarté. En dépit du fiasco des rappels lors du scandale Lactalis, et des propositions de la Commission d’enquête parlementaire sur cette affaire, rien ne semble changer…
foodwatch a donc interpelé la DGCCRF et les enseignes de la grande distribution pour leur demander des clarification urgentes sur les mesures prises, et les garanties ou non qui peuvent être apportées aux consommateurs et consommatrices.