Des additifs partout dans nos aliments
Plus de 320 additifs sont autorisés aujourd’hui dans les produits alimentaires transformés en Europe. Or non seulement l’étiquetage actuel des aliments ne nous permet pas d’être suffisamment informés de la présence de ces additifs, mais plusieurs d’entre eux sont controversés pour leurs effets sur la santé. Une situation d’autant plus inquiétante que les scientifiques alertent sur les effets cocktails d’un tel mélange de substances dans nos assiettes.
Les additifs avancent souvent masqués
Il est difficile aujourd’hui d’identifier clairement la présence des additifs dans les produits alimentaires. S’ils doivent être mentionnés dans la liste d’ingrédients, encore faut-il pouvoir les reconnaître. Or certaines dénominations apportent plus de confusion qu’autre chose. Par exemple, en remplaçant l’additif désigné par E et suivi d’un numéro, par son nom, généralement moins connu du public. Et voilà comment le E471 peut être remplacé par « mono- et diglycérides d’acides gras » ou le E450 par « diphosphates ».
Autres tactiques : un marketing sur les emballages qui détourne l’attention des consommateurs de la composition réelle des produits et masque la présence d’additifs.
Bonduelle, après avoir été épinglé par foodwatch et vos signatures à la pétition, a par exemple finalement changé la recette de sa poêlée « rustique » qui contenait en fait 5 additifs dont 2 controversés pour la santé : le E250 (nitrite de sodium) et le E450 (diphosphates). foodwatch a également ciblé avec une pétition le cas du bouillon Knorr/Puget qui contient du glutamate de sodium ou E621.
Autorisés mais controversés pour leur effet sur la santé
De multiples additifs sont utilisés dans les aliments transformés. Les nombres E sont une sorte de code par lequel ces additifs peuvent être identifiés. Les numéros E 100 à 199 indiquent les colorants, E 200 à 299 les conservateurs, E 300 à E399 les antioxydants, E400 à E499 les agents de texture, les E500 les antiagglomérants, etc.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) évalue si un additif peut être utilisé dans notre alimentation ou non au sein de l’Union européenne. L’EFSA est aussi en charge de réévaluer régulièrement si des additifs alimentaires précédemment autorisés peuvent présenter un danger pour la santé. Pourtant, ce mécanisme n’empêche pas l’autorisation d’additifs controversés, que nous retrouvons dans nos assiettes.
En vertu du règlement européen CE N°1333/2008 sur les additifs alimentaires, les fabricants peuvent utiliser plus de 320 additifs différents dans les produits alimentaires. Ce nombre est plus limité dans le cahier des charges du secteur bio, avec près d’une cinquantaine d’additifs autorisés. Parmi ces additifs, on retrouve pourtant des substances dont les effets sur la santé sont controversés, comme les carraghénanes (E407) ou le nitrite de sodium (E250).
Les revendications de foodwatch
Pour avoir accès à l’information sur les additifs et protéger la santé des consommateurs, il est indispensable que l’étiquetage devienne plus transparent et que le principe de précaution, consacré dans les traités européens et la Constitution française soit véritablement mis en œuvre. Cela signifie que :
- Dès que l’effet d’un additif sur la santé est controversé, il ne doit pas être utilisé dans la fabrication des aliments. L’Union européenne doit respecter son obligation de protection de la santé des consommateurs et interdire l’utilisation d’additifs quand un risque pour la santé est identifié., Tant qu’il n’est pas prouvé que l’additif est inoffensif, il ne doit pas être autorisé.
- L’étiquetage des additifs doit être transparent : les consommateurs doivent être informés de la présence d’additifs dans les produits alimentaires qu’ils achètent. Cela signifie aussi que les industriels ne doivent plus recourir à des tactiques marketing qui masquent cette information et induisent les consommateurs en erreur.