Plus de cinq ans après le scandale des laits pour bébés contaminés à la salmonelle, le groupe Lactalis et la Société Laitière de Craon ont été entendus ce jeudi 16 février par un juge d’instruction au pôle santé publique du parquet de Paris et mis en examen. Dans ce dossier, foodwatch avait relevé 12 infractions graves, ce qui nous avait amené à porter plainte aux côtés de familles en février 2018. Nous souhaitons maintenant que le tribunal correctionnel juge enfin cette affaire.
C’est la bonne nouvelle que nous et de nombreuses familles de bébés victimes attendions. Lactalis et la Société Laitière de Craon ont été mises en examen ce jeudi pour tromperie aggravée, blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel, et placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300 000 euros chacune.
Cela signifie que le juge dispose de suffisamment d’indices graves pour lier le groupe Lactalis et la Société Laitière de Craon à l’infraction. On parle ici de la contamination de dizaines de bébés en France (et dans plus de 85 pays) par la bactérie de la salmonelle présente dans l’usine de Craon de Lactalis.
1 plainte, 12 infractions, combien de mises en examen ?
Depuis notre plainte dans cette affaire en 2018, aux côtés de familles de bébés victimes de cette contamination à la salmonelle, foodwatch demande que toutes les responsabilités soient établies et que l’affaire soit enfin jugée. Lactalis a manqué à ses obligations et exposé des tout-petits à un danger pour leur santé. Il faut que l’entreprise rende des comptes.
<< Lactalis a manqué à ses obligations et exposé des bébés à un danger pour leur santé. Il faut que l’entreprise rende des comptes. >>
Pour rappel, foodwatch a relevé pas moins de 12 infractions graves dans cette affaire Lactalis : de la mise sur le marché d’un produit préjudiciable à la santé à l’inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit – des rappels au compte-gouttes et des supermarchés qui ont continué de vendre des milliers de produits dangereux malgré les rappels -, en passant par la mise en danger d’autrui, l’atteinte involontaire à l’intégrité de la personne, ou encore l’exportation vers un pays tiers à l’Union européenne d’une denrée alimentaire préjudiciable à la santé. Plus de 85 pays sont en effet concernés par ce scandale Lactalis.
Lactalis, Buitoni, Kinder : mettre fin au climat d’impunité
La réglementation fait peser une lourde responsabilité sur les fabricants, qui doivent procéder à des autocontrôles réguliers. Ils ont l’obligation d’alerter les autorités au moindre risque d’un danger sanitaire. Scandale après scandale, le même scénario se répète pourtant à l’infini. Avec le scandale Lactalis et les affaires plus récentes Buitoni et Kinder, dans le cadre desquelles foodwatch a également porté plainte aux côtés des familles de victimes, on doit bien se rendre à l’évidence : les industriels ont manqué à leurs obligations.
Selon l'Institut Pasteur, la bactérie à l'origine de la contamination à la salmonelle de l'usine Lactalis de Craon en 2017 est la même que celle qui avait déjà frappé l’usine en 2005 et déjà rendu malades de nombreux bébés.
foodwatch demande justice pour les victimes bien sûr, mais réclame aussi des sanctions exemplaires et dissuasives afin de mettre fin au climat d’impunité qui règne dans l’industrie agroalimentaire.
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