Élevage en cage : foodwatch monte au créneau avec CIWF pour y mettre fin au niveau européen

L’élevage en cage, c’est le quotidien de 300 millions d’animaux à travers l’Europe, destinés à la consommation humaine. Pour mettre fin à ce type d’élevage cruel, plus de 1,4 million de citoyennes et citoyens se sont mobilisé·es dans le cadre d’une Initiative Citoyenne Européenne (ICE). Malgré sa promesse d’agir d’ici la fin de l’année 2023, la Commission européenne a mis le sujet sous le tapis. C'était sans compter sur la détermination des associations ! Avec l’aide de foodwtach, CIWF lance une action en justice pour lui faire tenir parole. 

Chaque année à travers l’Europe, près de 300 millions d'animaux vivent enfermés la majeure partie du temps dans des cages si exiguës qu'ils n'ont même pas la place de s'y retourner. Pour les poules, les lapins et les cailles : moins d’une feuille A4 pour toute une vie. Les truies allaitent leurs porcelets dans des caisses ; les canards et les oies à foie gras sont gavés en captivité. Les produits issus de ces élevages finissent bien souvent dans votre sandwich poulet-crudités, la pâte feuilletée achetée en supermarché et ces innombrables produits à base d’œufs, de lait ou encore de porc.  

Si du chemin a été parcouru grâce aux nombreux engagements de marques obtenus par des associations (L214, Welfarm, CIWF…), il reste à clôturer définitivement cette page peu glorieuse de notre agriculture industrielle. 

En effet, les cages sont un des symboles de notre système alimentaire malade. Un système qui pousse et enferme les paysans et paysannes dans des logiques industrielles sans qu’ils et elles puissent en tirer un revenu correct, qui encourage le recours aux pesticides, qui favorise quelques mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution et qui jette des millions de personnes dans la précarité alimentaire. 

Les coûts cachés de l’élevage industriel sont gigantesques. On peut citer pour l’exemple les importations de soja OGM issu de la déforestation ou encore l’usage massif de pesticides sur les céréales dédiées à nourrir les animaux d’élevage, la pollution des cours d’eau qui engendre des marées vertes en Bretagne, etc.  

En supprimant les cages, nous libérons un peu l’agriculture des chaines de son intensification à outrance. L’occasion aussi de repenser sa consommation de viande pour mettre nos systèmes alimentaires sur de nouveaux rails, ce qui permettrait d’éviter la plupart des impacts environnementaux et climatiques des systèmes d’élevage industriels. En bref, réduire sa consommation de viande pour consommer une viande de meilleure qualité, élevée dans de meilleurs conditions (équitable, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal), et permettre à toutes celles et ceux qui le souhaitent d’y avoir accès.    

Ne pas enfermer les animaux dans des cages devrait être le minimum, la base du respect des animaux et du vivant ! Cette pratique archaïque et cruelle doit disparaitre le plus rapidement possible. Pourtant en France en 2022, elle concerne encore 36% des poules pondeuses, 85% des truies et 97% des lapins. 

En 2018 le CIWF lançait une Initiative citoyenne européenne (ICE), déjà soutenu par foodwatch à l’époque, pour faire interdire archaïques d’élevage en cage. Cet instrument démocratique aux mains des citoyen·nes européen·nes pour demander à la Commission Européenne d'agir, a recueilli 1,4 million de signatures validées. Un succès massif qui démontre, une fois de plus, l’importance de la protection des animaux d’élevage aux yeux du grand public.  

Evidemment, cette mesure doit s’accompagner de deux autres :  

• ll est essentiel de procurer aux agricultrices et agriculteurs le soutien financier dont elles et ils ont besoin pour passer à un autre système d'élevage, tout en leur donnant le plus rapidement possible une visibilité claire à moyen terme.  
• Si les lois nationales sont toujours les bienvenues, il est essentiel qu'une législation européenne garantisse des conditions de concurrence équitables à tous les éleveurs et éleveuses au sein de l'UE. Les mesures européennes devraient stipuler l'interdiction d'importer dans l'UE des produits issus de l'élevage en cage. 

En 2021, la Commission européenne s'est engagée à mettre en œuvre une législation interdisant l'élevage en cage avant la fin de l'année 2023. Une belle victoire collective au niveau européen ! Mais malheureusement, la Commission européenne n’a pas tenu sa promesse de légiférer. Bien que tous les rapports, consultations et préparatifs utiles soient finalisés lorsque, la Commission a mis en veilleuse ses propositions de réforme de la législation sur le bien-être animal, qui prévoyait, entre autres, l’interdiction de l’élevage en cage.  

Par leur silence, les institutions européennes ont fait le choix de trahir la démocratie. Alors que 9 Européen·nes sur 10 demandent de meilleures conditions de vie pour les animaux en cage, le CIWF, avec l’aide de foodwatch, qui représente le droit des consommatrices et consommateurs à une alimentation saine, durable, choisie et abordable, ont décidé de mener une action en justice devant la Cour de justice de l’Union européenne. 

La demande adressée à Mme Von der Leyen, fraîchement ré-élue à la tête de la commission européenne, est claire : respectez la voix des citoyen·nes et mettez fin à la torture en cage, partout en Europe.