Coca-Cola continue de financer la science pour vendre ses sodas mais ce n’est pas tout…
Le géant du soda se réserve également le droit d’empêcher la publication des études qu’elle finance mais dont les résultats la dérangeraient. Une étude de Cambridge et le dossier du Monde paru hier enfoncent le clou. foodwatch avait révélé les noms et les montants versés en France. Et bien cela continue. foodwatch avait déjà révélé en 2016 la stratégie de désinformation de Coca-Cola en France afin que les conséquences des boissons sucrées ou édulcorées (light) sur la santé soient minimisées. Près de 7 millions d’euros injectés par le géant du soda étaient savamment employés à brouiller le débat sur l’obésité et le diabète. Chercheurs, médecins, nutritionnistes, diététiciens ont empoché des sommes rondelettes, et pendant ce temps les arguments prétendant que les boissons light seraient finalement plutôt bénéfiques pour la santé se multipliaient... Alors qu’elles ne le sont pas. Coca-Cola met les moyens pour que l’impact des boissons sucrées ou édulcorées sur la santé soient minimisées, et pour échapper à ses responsabilités. C’est grave. Le journal Le Monde a poursuivi l’enquête et montre que cela continue. Des experts sont courtisés pour rédiger des articles, des conférences sponsorisées, des gourous de la communications sollicités, des études financées par Coca-Cola ne sont pas nécessairement publiées.
« Toujours lire les petits caractères des contrats »
Le conseil vaut pour tout le monde, y compris pour les chercheurs qui acceptent d’être financés par Coca-Cola : scrutez bien toutes les clauses des contrats. Parue ce mercredi dans le très sérieux Journal of Public Health Policy, l’étude intitulée audacieusement « Toujours lire les petits caractères » révèle que Coca-Cola se réserve le droit d’empêcher la publication de résultats qui n’arrangeraient pas ses affaires. Ses quatre auteurs s’appuient pour cela sur des contrats passés entre Coca-Cola et des universitaires canadiens et américains. Selon Sarah Steele, professeur de droit en santé publique à l’Université de Cambridge interviewée parLe Monde, Coca-Cola s’autorise à interrompre les contrats sans motif, « à se réserver le droit de mettre fin à l’étude à tout moment et sans motif réel […] si les conclusions ne sont pas dans son intérêt, ou dans le cas où ses commentaires et révisions seraient rejetés »
Coca-Cola ne recule devant rien
Alors que l'Europe révise en ce moment même sa législation alimentaire, Coca-Cola sponsorise la présidence roumaine du Conseil de l'Union européenne et est officiellement « partenaire platine » ! Coca-Cola est allée trop loin en tentant d'acheter ses entrées politiques de la sorte. Nous, Européens, refusons que Coca-Cola, ou toute autre multinationale, puisse être considérée comme « sponsor » de représentants politiques ou institutions, compte tenu des évidents conflits d’intérêt. foodwatch se bat pour une politique européenne vraiment démocratique, qui accorde la priorité aux intérêts de ses citoyens. Le lobbying, le parrainage et l'influence de l'industrie alimentaire doivent cesser. Si ce n’est déjà fait, signez vous aussi la pétition.