Derrière ses airs tout mignons, LULU L’Ourson est une redoutable arme de marketing qui cible les enfants : fêtes d’anniversaire avec ourson géant, publicités à l’univers douillet, emballages aguicheurs… Pourtant, Mondelez - qui commercialise les produits LU – nie s’adresser aux enfants de moins de 12 ans. En France où un enfant sur six est en surpoids ou obèse et risque de le rester à l’âge adulte, il est devenu urgent de réglementer la publicité ciblant les enfants sur tous les supports. foodwatch lance donc une nouvelle pétition.
La gamme LULU L’Ourson qui comporte l’ours-gâteau, les barquettes et les coquelines, se présente comme la « complice du goûter des enfants » et met en scène un petit ourson vêtu de bleu. On retrouve l’ourson sur tous les supports de communication ciblant les enfants : pubs TV, emballages, fêtes d’anniversaires avec l’ours géant, etc. Pourtant, dans ses échanges avec foodwatch, Mondelez prétend ne pas cibler les enfants de moins de 12 ans.
En France, où un enfant sur six est en surpoids ou obèse et risque de le rester à l’âge adulte, prendre les enfants pour cibles marketing est de moins en moins acceptable. foodwatch lance donc une nouvelle action de mobilisation en ligne pour interpeller directement le directeur de Mondelez en France.
Mondelez (LU) fait le contraire de ce qu’il prétend
Le groupe Mondelez – qui détient LU et une cinquantaine d’autres marques – a signé une charte où elle s’engage à ne pas communiquer auprès des moins de 12 ans. Mais les engagements d’autorégulation des multinationales, à travers ce type de démarche non-contraignante et volontaire, ne se traduisent pas dans les faits. L’industrie agroalimentaire a bel et bien une responsabilité dans l’épidémie de maladies chroniques comme le surpoids, le diabète ou l’obésité. Il devient donc urgent d’encadrer la publicité ciblant les enfants sur tous les supports.
Les experts sont d’accord pour encadrer la pub ciblant les enfants
En France, la Stratégie nationale de santé 2018-2022 prévoit de limiter l’influence de la publicité et du marketing alimentaire sur les enfants pour « des aliments peu favorables au plan nutritionnel ». Pour le Haut conseil de la santé publique, dont les experts se sont penchés sur cette question, le marketing visant les enfants va bien au-delà de la télévision ; il englobe aussi les réseaux sociaux, le placement de produits, les applications ludiques, le sponsoring d’événements, les jeux, le recours à des personnages plébiscités par les enfants, etc. Enfin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – alertée par l’épidémie de surpoids et d’obésité dans le monde – recommande également depuis des années de réglementer la publicité. Pour l’OMS, aucune activité de marketing ciblant les enfants ne devrait être permise pour les gâteaux, biscuits sucrés et pâtisseries.
Il faut maintenant une volonté politique
Alors qu’est actuellement débattu le projet de loi qui fait suite aux Etats généraux de l’alimentation, foodwatch appelle les responsables politiques à faire preuve de courage pour protéger la santé de nos enfants. Il faut une urgente décision des autorités publiques afin d’interdire ces pratiques marketing pour les produits trop sucrés, trop gras, trop salés.
Le cas flagrant de la multinationale Mondelez n’est pas le seul. Voici d’autres exemples de produits ciblant les enfants avec leur marketing, leurs emballages tapageurs, leurs cadeaux, etc. D’après le profil nutritionnel de l’OMS Europe, aucun de ces produits ne devrait être autorisé à cibler les enfants avec leur marketing.