Tous les additifs controversés pour la santé doivent être éliminés de notre alimentation.
Il y a un an, nous obtenions la suspension du dioxyde de titane (E171) dans les produits alimentaires en France. Aujourd’hui, nous nous lançons dans la bataille pour faire interdire une autre famille d’additifs controversés pour la santé : les nitrites. foodwatch s’associe avec Yuka et la Ligue contre le cancer pour exiger une alimentation sans nitrites ajoutés et l’interdiction des additifs E249, E250, E251 et E252.
Les nitrites : attention, danger pour notre santé
Les nitrites dans notre alimentation présentent un danger pour la santé par effet indirect. Lorsqu’on les ingère, ils peuvent entraîner la formation de composés cancérogènes dans notre estomac : des nitrosamines. Ces substances sont classées cancérogènes probables pour l’humain (catégorie 2A) par le Centre international de la Recherche contre le Cancer, rattaché à l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS). Elles favoriseraient l’apparition du cancer de l’estomac et du cancer colorectal, le deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons, pourtant évitable d’après santé publique France.
Notre principale exposition à ces nitrosamines s’effectue via notre alimentation, notamment par les additifs nitrés (à base de nitrite et nitrate) ajoutés dans les produits transformés par les industriels. Ce sont donc ces additifs qu’il faut interdire ! L’industrie agroalimentaire sait s’en passer puisqu’on trouve de plus en plus de produits sans nitrite dans nos rayons.
La charcuterie et les nitrites
Les additifs à base de nitrites et nitrates sont utilisés principalement dans la charcuterie industrielle : jambon blanc, rillettes, saucissons, lardons, etc. On retrouve ces additifs dans la liste des ingrédients sous les noms de code E249 (nitrite de potassium), E250 (nitrite de sodium), E251 (nitrate de sodium) et E252 (nitrate de potassium).
Certaines marques comme Fleury Michon, Herta (Nestlé) ou Madrange commencent à proposer des produits "sans nitrite", mais tous, y compris les marques des distributeurs, ont encore recours à ces additifs controversés pour la santé dans au moins un de leurs produits. Pourquoi ? Les raisons sont multiples : pour que la couleur du jambon blanc soit bien rose. Pour donner un goût particulier à certaines charcuteries. Pour permettre une conservation plus longue. Tout ça pour un moindre coût, avec un seul type d’additif.
Sauf que les additifs nitrés peuvent être à l’origine de la formation de composés cancérogènes lors de leur digestion. Il est donc nécessaire de les éliminer de nos apéritifs, de nos jambons coquillettes et des tartines de pâtés. Le problème est de taille : en 2018, 665.000 tonnes de charcuterie ont été achetées par les ménages pour leur consommation à domicile selon France AgriMer.
En fait, la présence des additifs nitrés dans la charcuterie industrielle est l’un des facteurs qui ont conduit le centre international de la recherche pour le cancer (CIRC) à classer cette charcuterie comme cancérogène pour l’homme (catégorie 1A). Selon le CIRC, pour chaque 50g de charcuterie consommée chaque jour vous augmentez votre risque de cancer colorectal de 18%.
Pour vous faire une idée, 50 grammes, c’est l’équivalent d’un peu plus d’une tranche de jambon ou d’un quart de saucisson ou encore un knack et demi. Santé publique France, en 2019, recommande de réduire sa consommation de charcuterie à 25 grammes par jour afin de lutter contre les risques de cancer et de déséquilibre alimentaire.
Stop aux nitrites ajoutés !
Nous voulons manger sans nous exposer à des risques pour la santé dû à des additifs controversés. C’est la responsabilité des autorités publiques en France et en Europe de renforcer les règles, en interdisant tous les additifs potentiellement dangereux. Et c’est la responsabilité de l’industrie agroalimentaire de se passer de ces additifs dans les produits transformés, ce qu’elle sait d’ailleurs faire quand elle le veut bien pour les nitrites ajoutés.
Liens
- Pétition « Stop aux nitrites ajoutés dans notre alimentation » par foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer
- Des additifs partout dans nos aliments
- Questions et réponses sur la problématique des nitrites ajoutés
- Suspension de l'additif E171. Et après ?
- La consommation de 50 grammes de viande transformée par jour augmente le risque de cancer colorectal de 18%, communiqué du CIRC (2015)
- Nouvelles recommandations de l’ANSES pour le programme national nutrition santé de 2017-2021
- 665.000 tonnes de charcuterie ont été achetées par les ménages en France pour leur consommation à domicile