Convention Citoyenne pour le Climat et alimentation : quand les combats se rejoignent
La Convention Citoyenne pour le Climat, réunissant 150 citoyens tirés au sort, s’est réunie ce dimanche pour une ultime session de travail. Appelée à formuler des propositions afin de lutter contre le changement climatique dans un esprit de justice sociale, elle a voté puis rendu publiques ses recommandations. Zoom sur 4 propositions reliées aux combats que mène foodwatch.
« Interdire progressivement l’usage des auxiliaires de production et des additifs alimentaires sous 5 ans »
Les additifs alimentaires sont devenus une composante récurrente de la liste des produits alimentaires transformés. Plus de 300 sont aujourd’hui autorisés dans l’alimentation en Europe – uniquement 70 pour les produits Bio. Le problème : certains ont des effets controversés sur la santé, comme les nitrites et les nitrates qui sont toujours utilisés, alors même que le danger qu’ils représentent a été largement documenté. De plus, les toxicologues alertent de plus en plus sur les effets de ces cocktails d’additifs sur notre santé – l’interaction de plusieurs additifs dans un produit alimentaire et dans notre corps.
C’est pourquoi foodwatch demande à court terme l’interdiction des additifs controversés pour la santé, et à moyen terme une réduction conséquente du nombre additifs utilisés dans l’alimentation.
« Interdire la publicité pour les produits trop gras, trop sucrés, trop salés proscrits par le PNNS »
1 enfant sur 6 est en surpoids ou obèse, et l’épidémie de COVID-19 a montré la vulnérabilité des personnes touchées par cette autre épidémie. Pourtant, beaucoup de marques alimentaires continuent de cibler et de manipuler les plus jeunes, à l’aide d’un marketing agressif, afin de leur faire consommer leurs produits, même lorsqu’il s’agit de malbouffe.
foodwatch milite depuis 3 ans pour la fin de la publicité et du marketing ciblant les enfants pour les produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Les parlementaires auront bientôt l’occasion d’interdire ces pratiques dans la loi, par le biais de la réforme de l’audiovisuel français. Il est temps d’agir !
« Inscrire le principe de précaution dans les accords commerciaux […], garantir la transparence et permettre le contrôle démocratique des négociations »
Les accords de commerce se cumulent sans que rien ne change : à vouloir privilégier à tout prix les échanges commerciaux et l’intérêt des multinationales, les normes sociales et environnementales sont mises à mal. Le principe de précaution est menacé, alors même qu’il protège les citoyens et leur santé. L’enjeu est de taille pour notre alimentation. Pourtant, non seulement les négociations se poursuivent, mais elles se poursuivent dans l’opacité.
« Interdiction des pesticides les plus toxiques en 2035 »
Cette proposition concerne notamment les produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques. Le glyphosate fait office de cas d’école des pesticides à interdire : notre pétition pour la sortie du glyphosate compte à ce jour plus de 500 000 signatures. Mais il n’est pas le seul pesticide à susciter la controverse. Les substances potentiellement dangereuses pour la santé et pour l’environnement doivent être interdites, dès lors que des informations crédibles sur leur dangerosité existent.
La problématique des pesticides va plus loin. Même ceux interdits – car toxiques pour l’environnement ou notre santé - en Europe finissent dans notre assiette par effet boomerang. Fabriqués en Europe, ces derniers sont utilisés à l’étranger et reviennent dans les importations.
Alimentation, santé, climat, droits fondamentaux… tout est lié. Ensemble, nous pouvons changer les choses !
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